58 % des Français considèrent que les associations contribuent davantage au « vivre-ensemble » que la majorité des institutions. L’étude commandée par le Groupe SOS à l’institut Opinionway à l’occasion de ses 40 ans, interroge l’évolution du sentiment de rejet de la société, de certaines catégories de la population.
Publié le 20 janvier, le document se base sur les réponses de 1 072 Français majeurs, résidents de multiples territoires. Ses résultats attestent qu’un Français sur cinq se sent exclu. « Une perception qui change en fonction des caractéristiques démographiques ou encore sociales », soulignent ses auteurs. Un sentiment d’exclusion partagé par 43 % des habitants de zone rurale et par 24 % de résidents de grandes agglomérations.
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Sur l’ensemble, 27 % de femmes et 27 % de jeunes sont notamment concernés en raison des stéréotypes et des discriminations auxquels ils font face. « Chez les personnes âgées, ce pourcentage grimpe à 47%, reflétant un possible isolement social », note le document.
Autre constat : à Paris, seuls 27 % des individus sondés doutent de l’existence du « vivre-ensemble ». En parallèle, si 45% des répondants estiment que la mixité sociale est présente dans les villes de taille moyenne, 58 % la ressentent en zone rurale.
Majorité de minorités
Pour leur part, les minorités continuent de pâtir du sentiment d’exclusion : 55 % des personnes non blanches, 59 % des personnes en situation de handicap et 60 % des minorités sexuelles ou de genre se sentent marginalisées. « Une situation qui met en lumière des discriminations systémiques et des barrières structurelles à l’inclusion, qu’elles soient d’ordre culturel, économique ou législatif », analysent les auteurs de l’étude.
La vulnérabilité contient également son lot de conséquences. Ainsi, les personnes en exil (74 %), les habitants des quartiers défavorisés (76 %), les personnes en situation d’addiction (76 %), les jeunes délinquants (80 %) et les sans domicile fixe (88 %) sont massivement perçues comme exclues, aussi bien par elles-mêmes que par le reste de la société.
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Le sondage liste également les principaux obstacles au vivre ensemble, selon les Français. Parmi eux, l’individualisme, la crainte de l’insécurité, les préjugés ou les conflits et difficultés sociaux (41%). « Il est intéressant de noter que les plus âgés pointent particulièrement l’individualisme (66 %) et l’insécurité (58 %), tandis que les jeunes soulignent davantage les préjugés (42 %) et les conflits sociaux (40 %) », indique le document. Dans ce contexte, le groupe SOS rappelle l’intérêt de renforcer les politiques d’inclusion, en investissant dans les territoires défavorisés et en favorisant le dialogue entre les différentes perceptions de la société.
>> Retrouvez l’intégralité de l’enquête du groupe SOS « Les Français, le vivre ensemble et la lutte contre les exclusions »