L’essentiel. L’effet électrochoc, c’est la stratégie que comptait employer la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance face à ses homologues du conseil des ministres, le mercredi 7 juin. « Les chiffres sont astronomiques et personne ne veut les voir. Il faut que tout le monde ouvre les yeux, que tous les adultes se sentent concernés. » Charlotte Caubel a donc débuté le bilan de son action contre les violences faites aux enfants en reprenant les données issues du rapport de la Ciivise. Elle a également dévoilé les grandes orientations de son plan 2023-2027, majoritairement axées sur les violences sexuelles, qui sera lancé à la rentrée scolaire.
- Former les professionnels de l’enfance au repérage et au signalement des violences sexuelles
« Les violences sexuelles exigent un haut niveau de spécialisation. La Ciivise ne pouvait pas se contenter de cette préconisation, elle s’est aussi fixée l’objectif d’y contribuer directement, par la réalisation d’un outil interdisciplinaire », précise Edouard Durand, son co-président. C’est ce kit, proposé depuis fin 2022 et composé d’un livret et d’un court métrage, qui devrait servir de base à l’élaboration de la formation.
- Soutenir les adultes qui recueillent la parole des victimes
« La société est légitime à exiger des professionnels une plus forte mobilisation dans le repérage et la protection des enfants victimes. En contrepartie, elle doit leur en donner les moyens et, en premier lieu, les sécuriser », estime Edouard Durand. Un premier pas sera effectué en ce sens grâce à une plateforme chargée de conforter, guider et orienter les professionnels en contact avec les enfants, des premières suspicions face à une situation de violence potentielle jusqu’aux démarches à effectuer pour la signaler.
- Sensibiliser le grand public aux situations de violences
La secrétaire d’Etat a aussi annoncé une campagne « choc », inspirée de l’esprit de « celle de la sécurité routière ». Le principe : se mettre à hauteur d’enfant en prenant le point de vue de la victime, et afficher sans détour « le traumatisme que constitue le viol ». Slogan, mascotte… des éléments récurrents devraient faire le lien entre les différents chapitres de cette communication nationale. Le premier volet sera consacré à l’inceste et aux violences intrafamiliales.