En prévision du vote des 30 députés, plusieurs organisations ont commenté le document de synthèse de Sarah Tanzilli. Approuvant les préconisations du rapport, le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) refuse les simples « effets d’annonces », et demande à « réformer en profondeur le secteur des crèches ». La Fédésap, la FESP, la FFEC et le REMi, qui représentent les entreprises de crèches et de micro-crèches, ont également appelé le 24 mai à une refonte du système d’accueil pour répondre aux « difficultés dans toutes les crèches de tous statuts juridiques, alors que la pénurie de personnels touche toutes les crèches de tous statuts juridiques ». Et ce par le biais « d’une véritable loi de programmation pour la petite enfance ». Des attentes qui se traduisent au travers de plusieurs revendications.
Sur le même sujet: Six propositions clés pour rétablir la qualité d’accueil en crèche
- Revaloriser les salaires de façon significative. Le syndicat réclame une hausse d’à minima 300 € par mois, signe d’une reconnaissance « sociale et salariale ».
- Améliorer les conditions de travail. Le SNPPE exige des mesures concrètes, parmi lesquelles la prévention des risques psycho-sociaux et l’amélioration des infrastructures.
- Atteindre le taux d’encadrement de 1 pour 4, chiffre préconisé par le rapport. Ce qui suppose selon l’organisme d’allouer des ressources supplémentaires au secteur.
- Former davantage de professionnels. Comptabiliser 100 000 professionnels qualifiés d’ici à 2030. Un chiffre indispensable d’après le collectif des crèches et micro-crèches pour répondre au nombre de places en crèches présentes et à venir. Le SNPPE, qui demande aussi l’augmentation du personnel qualifié, souhaite renforcer les programmes de formation.
- Réformer les systèmes de financement des EAJE, aussi bien concernant les subventions aux structures d'accueil que les allocations destinées aux usagers. L’objectif : « garantir un financement équitable et adapté aux besoins des crèches et des familles ».
- Organiser l’accueil des enfants à un niveau supra-communal, en confiant sa gestion aux EPCI (établissements publics de coopération intercommunaux).
- Réformer les règles relatives à la qualité et à son contrôle. Le collectif exige des « règles nationales, publiques, exhaustives et opposables » pour toutes les crèches.
Une unanimité qui se fissure concernant le secteur privé. Le SNPPE lui impute en partie l’exacerbation des problèmes systémiques « en augmentant le nombre d'enfants pris en charge avec moins de professionnels qualifiés », et pointe du doigt le CIFAM (crédit d’impôt famille), symbole à l'en croire « de la marchandisation du secteur ». Un crédit d’impôt dont le collectif des crèches et micro-crèches demande au contraire le maintien, afin de « continuer à inciter les entreprises » à réserver des places en crèche pour leurs salariés.
A lire aussi: Crèches et micro-crèches bientôt intégrées à la convention collective de l’aide à la personne