EARS. Quatre lettres pour désigner un enjeu de société majeur : l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. C’est à ce sujet qu’Apprentis d’Auteuil consacre la nouvelle édition de son baromètre de l'éducation publié le 12 octobre. Un sondage (1), réalisé par OpinionWay pour l’association à cette occasion, éclaire sur le regard que portent les jeunes sur les relations amoureuses et pointe une insuffisance structurelle des dispositifs d’accompagnement.
Les chiffres clés du baromètre
Etat des lieux
- Les jeunes de 16 à 20 ans ont bénéficié, en moyenne, de 3,2 séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EARS). C’est beaucoup moins que ce que prévoit la loi de 2001 : entre 27 et 36 séances selon la durée de la scolarité.
- 37 % des jeunes sondés ont déjà subi au moins une violence sexuelle ou sexiste de la part d’autres jeunes. Un chiffre qui grimpe à 55 % pour les jeunes femmes et 65 % chez les jeunes lesbiennes, gays et bisexuels (LGB).
- Près de 60 % des victimes déclarent ne pas avoir trouvé d’écoute ou de soutien à la suite des actes subis.
Représentations des relations amoureuses et sexuelles
- 71 % des jeunes considèrent qu’une relation amoureuse est épanouissante lorsqu’elle se base sur la confiance.
- Paradoxalement, la moitié des sondés estiment que la jalousie est une preuve d’amour. Et ils sont 44 % à déjà avoir « accepté une relation sexuelle pour faire plaisir à leur partenaire, alors qu’ils n’en avaient pas envie ».
- Près d’un tiers des jeunes à déjà regardé de la pornographie avant l’âge de 12 ans. Une consommation qui « contribue à porter atteinte au consentement », rappelle Apprentis d’Auteuil :
– 27 % pensent que le désir ressenti par les garçons est incontrôlable ;
– 25 % estiment que les filles peuvent prendre du plaisir à être forcées dans un rapport sexuel.
>> Baromètre 2023 Apprentis d’Auteuil
(1) Sondage réalisé auprès d’un échantillon de 2 148 jeunes âgés de 16 à 20 ans.