Ils en ont assez d’être oubliés. Marre d’être « Sous-dotés, sous-payés, sous valorisés », du nom de la pétition lancée le 7 février par l’intersyndicale des assistants sociaux et des conseillers techniques de service social de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur. « S’il y a bien une profession complètement invisibilisée dans l’Education nationale, c'est celle des assistantes sociales en milieu scolaire ! », regrette Nathalie Andrieux-Hennequin, assistante sociale et membre du bureau du SNUASFP FSU (syndicat des assistants sociaux dans l’Education nationale).
Une colère de longue date, ravivée par le discours de politique générale de Gabriel Attal, le 30 janvier dernier. L’évocation par le Premier ministre des champs prioritaires de l’Education nationale, de la protection de l’enfance au harcèlement en passant par la santé psychologique des élèves, a fini de mettre le feu aux poudres.
En reconnaissant l’investissement des infirmiers scolaires, dont les revalorisations et des créations de postes « sont déjà actées », Gabriel Attal creuse un peu plus le fossé avec les personnels du secteur social. « On parle toujours et à juste titre des infirmières et des psychologues, mais on en oublie que les spécialistes de la protection de l'enfance à l'Education nationale, ce sont tout de même les assistantes sociales », rappelle la professionnelle du SSFE (service social en faveur des élèves) des Yvelines.
Aucune création de poste
Le Premier ministre a certes, selon la pétition, demandé au gouvernement de travailler sur des revalorisations pour « les autres personnels sociaux et sanitaires en milieu scolaire ». Mais « de quelles revalorisations parle-t-il et selon quel calendrier ? », s’interroge l’intersyndicale, qui déplore qu'aucune création de postes pour les personnels sociaux, « pourtant indispensables au regard des priorités affichées », n’ait été mentionnée d’après le regroupement.
Jugeant leur traitement indigne des personnels de catégorie A, loin de celui de leur ministère, et plus généralement de la fonction publique, les pétitionnaires demandent « une réelle reconnaissance de leurs compétences, de leurs métiers et de leurs missions ». Et forment trois exigences : une revalorisation des grilles indiciaires dès 2024 ; des créations massives de postes et l’attribution immédiate du complément de traitement indiciaire, dans le cadre des accords du Ségur de la santé.
La pétition, qui a déjà recueilli plus de 9 000 signatures en moins d’une semaine, doit être remise à Nicole Bélloubet, nouvelle ministre de l’Education nationale, à l’occasion d’une audience sollicitée par l’intersyndicale.