La proposition de loi « portant diverses mesures relatives au grand âge et à l’autonomie » est en passe d’être votée. Le 12 mars dernier, une commission mixte paritaire s’était réunie, en présence de sept députés et sénateurs, afin de s’accorder sur un texte. Soumis pour examen à l’Assemblée nationale, celle-ci avait voté la proposition telle qu’élaborée par la commission.
Mercredi 27 mars, ce sera au Sénat de décider si, oui ou non, il adopte le texte.
Des mesures bienvenues...
La proposition de loi présente plusieurs innovations telles que la lutte contre les violences faites aux personnes âgées, ou encore la création d’une carte professionnelle. Celle-ci est destinée aux aides intervenant au domicile des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Une mesure plébiscitée par le président de la Fesp (Fédération des entreprises de services à la personne), Brice Alzon : « La carte professionnelle pour les salariés est quelque chose que notre fédération pousse depuis le Covid car nos intervenantes n’avaient pas la priorité pour les masques. On est plutôt contents de cette mesure car cela va permettre une reconnaissance par rapport à l’attractivité, et rassurer les familles parce que ces cartes seront données à des personnes qui auront bien les diplômes nécessaires. »
...Mais globalement incomplètes
Pour autant, cela ne masque pas son inquiétude face aux dispositions qui ne sont pas prévues. Face à une population vieillissante, où pas moins de 14 % des habitants sont des personnes dépendantes, ce texte ne répond aux véritables craintes du secteur de l’aide à la personne : « Même si on salue certaines mesures, il n’y a pas l’essentiel, comme le financement ou la visibilité d'une véritable loi sur la société du vieillissement », souligne Brice Alzon. Pour alerter, sa fédération avance la création d’une convention citoyenne « afin d’impliquer tous les citoyens dans ces questionnements sur ce que doit être le bien vieillir, et quelle est la logique d’un parcours de vie à domicile ».
Le président de la Fesp appelle, néanmoins, au vote du texte : « Je pense que l’on n'est pas à la hauteur des enjeux, mais ce n’est pas parce que l’on est pas content que l’on ne doit pas voter ces avancées. Il faut que cette proposition de loi passe. »