« Tous ces SDF, ça ne donne pas une super image de Paris. Pour les J.O., c’est hyper important qu’on s’assure que la ville soit propre. » Le type qui dit ça a un vrai look de policier avec son petit polo bleu ciel. Sauf qu’il appartient à l’« Unité du nettoyage social » (UNS). Avec son collègue, il arpente les abords du canal Saint-Martin à Paris pour faire « place nette » avant l’ouverture de la compétition.
C’est une blague ? Oui et non. L’UNS n’existe que sous les traits de deux comédiens dans cette vidéo sur Instagram. La fausse brigade est allée à la rencontre des passants pour reproduire des situations de harcèlement policier ou d’expulsion que subissent des personnes précarisées et à la rue. Ce canular fonctionne à plein tube auprès des passants. Sauf que ce n’est pas tout à fait un canular.
« Sur les derniers mois, 12 545 personnes, dont plus de 3 000 mineurs, ont été concernées (par les expulsions de Paris), ce qui les relègue à l’errance », soulignait Anthony Ikni, délégué général du Collectif national droits de l’Homme Romeurope, à l’occasion d’une conférence de presse organisée pour la sortie du rapport du collectif « Le Revers de la médaille ».
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La blague relayée sur les réseaux sociaux a pour but d’interpeller Gabriel Attal, Anne Hidalgo, ou encore le préfet de Paris, pour exiger l’ouverture, d’au minimum, 3 000 places d’hébergement à Paris avant, pendant et après les Jeux. « A un mois de la cérémonie d’ouverture, il n’est pas trop tard pour agir. Organiser des Jeux humains et éthiques est encore possible, c’est une question de volonté politique », déclare Jean-François Corty, président de Médecins du monde.
Pas certain que cela soit une priorité dans le contexte politique actuel, mais la vidéo fait cependant incontestablement le buzz : déjà près de 1 500 likes sur Instagram, cinq heures après sa mise en ligne.
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