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Logement : des clefs pour mieux accompagner les jeunes majeurs

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L’accès à un revenu de solidarité minimum garanti sous conditions de ressources dès 18 ans, constitue une des recommandations formulées par l'Unhaj pour permettre aux jeunes d'avoir à un logement.

Crédit photo Adobe Stock
Très approfondie, l’analyse proposée par l’Unhaj dans un rapport sur le logement des jeunes met en avant les enjeux à relever. Le but : mobiliser les acteurs décisionnaires pour garantir l'insertion propre à ce public lourdement impacté par la crise immobilière.

Précarisation croissante, décohabitation tardive, ressources financières insuffisantes pour accéder à un logement stable… Afin de sensibiliser les pouvoirs publics aux nombreux freins auxquels les jeunes générations se confrontent pour atteindre l’autonomie résidentielle, l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj)* publie un rapport très documenté.

Baptisé "Le logement des jeunes, une urgence sociale" et publié le 31 janvier, le document de quelques 196 pages pose d’abord un état des lieux.

« Bien que des initiatives existent, que de nombreuses solutions émergent localement grâces aux acteurs de terrain, associant Action Logement ou le secteur HLM, et que des politiques publiques visant le développement de l’alternance ou l’insertion des jeunes en situation de vulnérabilité et que les plans Logement d’abord ou de lutte contre la pauvreté soient mis en place pour répondre à ce défi, ces dispositifs demeurent fragmentés, insuffisamment coordonnés et loin de répondre adéquatement à l’ampleur des besoins », souligne l’Unhaj en préambule du rapport.

>>> A lire aussi : Comment prévenir les atteintes à l’intimité des jeunes sur Internet ?

Entre manque de ressources et offre insuffisante

Globalement, l’état des lieux de la situation pointe six causes principales:

1.La crise du logement génère un déséquilibre offre-demande défavorable aux ménages les moins solvables et frappe spécifiquement les jeunes. Leur statut induit souvent des ressources modestes et variables et rend l’accès à un logement difficile.

2.Les filets de sécurité qui existent tels que les aides aux logements ou le cautionnement sont de moins en moins sécurisants, a fortiori pour les publics les plus vulnérables, qu’ils soient protégés ou accompagnés par les institutions, comme les jeunes de l’aide sociale à l’enfance ou ceux ayant signé un contrat d’engagement jeune.

3.Si les jeunes manquent de ressources pour accéder au logement, l’offre proposée reste insuffisante pour répondre aux besoins. Les jeunes se logent donc où ils le peuvent, en fonction des moyens financiers et des relais d’informations dont ils disposent.

4.La pénurie de logements impacte directement les jeunes : déficit de petits logements à proximité des bassins d’emploi. Cette offre généraliste est insuffisante en volume, de même que l’offre dédiée.

5.Les informations pour rendre les logements vacants adaptés visibles auprès du public sont souvent inaccessibles.

6.L’offre d’accompagnement n’est pas suffisante pour permettre une insertion pluridimensionnelle, au regard des divers besoins des jeunes.

>>> Sur le même sujet : Mal-logement : 15 millions de personnes touchées par la crise

Autant de freins qui s’opposent à la nécessité, pour les jeunes, de trouver de petits logements rapidement mobilisables en raison des injonctions à la mobilité dont ils font l’objet. Les lieux de formation et d’emploi se situent en effet majoritairement en zone tendue. Conséquences : ces difficultés d’accès au logement ont des effets concrets sur l’emploi dans les territoires.

Prendre en compte les particularités des emplois

Dans ce contexte, près de 60 recommandations sont formulées. Parmi elles :

  • Garantir dès 18 ans l’accès à un revenu de solidarité minimum garanti sous conditions de ressources.
  • Prendre en compte les spécificités de l’emploi des jeunes (précarité des contrats, faible rémunération) dans les réformes de l’assurance chômage (durée de cotisation, montant et durée d’indemnisation…).
  • Augmenter le montant de l’allocation Contrat engagement jeune (CEJ) en y intégrant un forfait logement et en allongeant sa durée afin que les bailleurs considèrent cette allocation comme une ressource stable.
  • Evaluer nationalement les dispositifs de fonds départementaux de solidarité pour le logement (FSL) et de fonds d’aide aux jeunes (FAJ) afin de mieux articuler localement les politiques publiques d’aides au logement pour les jeunes.
  • Relancer une réflexion sur une garantie universelle des loyers qui permet à tous d’accéder à un logement.
  • Mettre en place des permanences dans les établissements scolaires, universitaires et de formation professionnelle pour aller à la rencontre des élèves, étudiants et apprentis et leur expliquer les démarches liées au logement en lien avec les réseaux de l’information sur le logement des jeunes.
  • Rendre visible l’ensemble de l’offre sociale à destination des étudiants, en lien notamment avec les collectivités, organismes de logement social et gestionnaires tout en favorisant les partenariats et passerelles entre les différents gestionnaires spécialisés.
  • Soutenir les financements à l’accompagnement au sein des foyers de jeunes travailleurs, tant sur l’aspect de la gestion locative sociale que sur l’aspect de l’action socio-éducative.
  • Définir un chef de file des politiques du logement des jeunes localement, en fonction des priorités politiques et stratégies territoriales, afin d’assurer la mobilisation de l’ensemble des acteurs quels que soient leur statut, leur périmètre d’action ou encore leur public cible.
  • Orienter la localisation et la typologie de la production de logements pour répondre aux besoins des jeunes, à partir des diagnostics et de la stratégie localement définie

Pour rappel, près de 5 millions d’adultes (dont 1,3 millions âgés de 25 ans et plus) vivent chez leurs parents, soit un chiffre en hausse de 250 000 personnes en 7 ans. Et le nombre de personnes mal-logées atteint désormais 4,2 millions, sur 68,4 millions d’habitants.

(*)La Commission de l’insertion des jeunes du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), présidée par Antoine DULIN, et le Groupe de travail « Logement des jeunes » du Conseil national de l’habitat (CNH), piloté par Aude PINAULT de l’Unhaj et Jean-Luc BERHO, ont travaillé conjointement à la production d’un rapport.

>>> Retrouvez l’intégralité du rapport Logement des jeunes : une urgence sociale <<<

>>> A lire aussi : La Cnape saisit les recommandations de la défenseure des droits au bond

 

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