Alors que les prix ont fortement augmenté, la hausse des minima sociaux ne suit pas. C’est le constat alarmant dressé par le collectif Alerte* dans un communiqué publié le 12 octobre. Si, en avril dernier, les prestations sociales ont été revalorisées de 1,6 %, l’inflation, elle, devrait s’établir à 5 % cette année, selon les prévisions de l’Insee.
« Le gouvernement justifie cette sous-indexation par le fait qu’une augmentation exceptionnelle de 4 % avait été attribuée en juillet 2022 par anticipation, contextualisent conjointement Noam Leandri, président du collectif et Pierre Madec, économiste à Sciences Po. L’inflation de 2023 sera, quant à elle, répercutée lors de la revalorisation d’avril 2024 : le gouvernement prévoit donc un rattrapage l’an prochain avec une hausse des minima sociaux de 4,6 % supérieure à l’inflation prévue. »
Mais le délai est jugé trop long. L’écart entre inflation et prestations sociales pourrait faire passer 200 000 personnes de plus sous le seuil de pauvreté, révèlent des simulations développées par l’Insee, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) et la CAF (Caisse d’allocations familiales). Pour pallier la perte de pouvoir d’achat des ménages, le collectif demande une anticipation de cette revalorisation légale.
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* Le collectif regroupe 34 fédérations et associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.