Rendues publiques le 3 juillet, les données 2022 de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) confirment l’augmentation des demandes d’asile sur l’année. L’établissement enregistre également une hausse des protections internationales octroyées et une réduction des délais d’instruction de dossiers.
1. Le nombre de demandes de protection internationale déposées auprès de l’Ofpra a augmenté de 27,2 %
131 254 dossiers ont été enregistrés entre 2021 et 2022, l'équivalent du taux retenu en 2019, avant la pandémie de Covid-19.
Les dossiers déposés auprès de l’établissement public se répartissent selon plusieurs critères :
- 87, 5 % de premières demandes ;
- 12,2 % de demandes de réexamen ;
- 42 % du total des demandes en demandes accélérées.
2. L’Afghanistan concentre 15 % des nationalités des personnes récemment arrivées sur le territoire
C’est le premier pays de provenance depuis 2018. Les autres territoires sont :
- Bangladesh (7 %) ;
- Turquie (7 %) ;
- Géorgie (7 %) ;
- République démocratique du Congo (5 %) ;
- Côte d’Ivoire (5 %) ;
- Albanie (5 %) ;
- Guinée (4 %) ;
- Syrie (3 %) ;
- Nigéria (2 %) ;
- Autres (40 %).
Autres particularités : sur un an, les requêtes ont augmenté de 37 % pour l’Afghanistan, de 68 % pour la Turquie, de 114 % pour la Géorgie et de 68 % pour le Bangladesh. Avec une diminution de 17 % des demandes, le Nigéria constitue le seul pays à voir le nombre de ses ressortissants en quête de protection diminuer.
3. Les primo-arrivants sont des hommes à 63,9 %
Les profils ont peu évolué en 2022 : 74,1 % sont des personnes majeures ; 45,5 % sont des individus mariés ou en concubinage ; l'âge moyen pour l’introduction de la demande est de 32 ans.
4. Ils sont 980 mineurs non accompagnés (MNA) à avoir demandé une protection
Ce qui équivaut à une hausse de 13 %. « Sans changement, ces MNA ont pour l’essentiel entre 16 et 17 ans (88 %), seuls 6 % ont moins de 14 ans. A 84,2 %, il s’agit d’enfants de sexe masculin, soit une hausse de 1,6 point par rapport à 2021 (82,6 %) », souligne le rapport. Les trois principaux pays de provenance de ces jeunes sont :
- l’Afghanistan (60,7 %) ;
- la Guinée (4,4 %) ;
- la Somalie (4,4 %).
5. Le délai moyen de traitement des dossiers est de 159 jours
Il a considérablement diminué puis qu’il était de 261 jours en 2021. Autre amélioration notable : la baisse du stock de dossiers en instance, qui s’établit à 47 296 dossiers au 31 décembre 2022 (contre 49 207 dossiers fin 2021).
Attendu des professionnels du secteur depuis de nombreuses années, le rapport entre le nombre de convocations et le nombre de décisions, toutes procédures confondues, a nettement augmenté : 97 %, contre 93 % en 2021. De plus, 65 % des demandeurs d’asile se sont présentés aux entretiens accompagnés par un représentant d’une association.
Sur l’année, 89 700 entretiens ont été tenus. La majorité d’entre eux s’est déroulée dans les locaux de l’Ofpra, situés à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). D’autres auditions ont eu lieu :
- dans le cadre de missions foraines ;
- au moyen de la visioconférence depuis des locaux agréés des préfectures en outre-mer ;
- au sein de centres de rétention administrative.
6. Le taux de protection internationale s’élève à 29,2 %
38 885 personnes ont ainsi bénéficié de la protection internationale sur l’année, contre 35 919 en 2021. « Les ressortissants afghans, syriens, guinéens, ivoiriens figurent, en 2022, parmi les principales nationalités des bénéficiaires de la protection internationale », détaille le document.
Pourtant, les taux de protection les plus élevés (plus de 70 %) ont concerné des personnes originaires :
- de Chine (ressortissants tibétains) ;
- de Syrie ;
- d’Ukraine ;
- d’Érythrée ;
- du Soudan du Sud ;
- de République centrafricaine ;
- du Yémen.
La répartition des statuts de protection délivrés en 2022 tient à plusieurs instances décisionnaires :
- protection subsidiaire CNDA (Cour nationale du droit d'asile) (14 %) ;
- protection subsidiaire Ofpra (24,5 %) ;
- protection Ofpra (38,3 %) ;
- statut réfugié CNDA (22,5 %).
7. En 2022, 966 000 personnes ont demandé l’asile au sein des Etats membres et des Etats associés de l’Union européenne
Ce qui représente une augmentation de 50 % par rapport à 2021 « et le plus fort afflux observé depuis 2016 ». S’y ajoutent les cinq millions d’Ukrainiens dépositaires d’une demande de protection temporaire. Toutes requêtes confondues, la France s’inscrit comme le deuxième pays de destination derrière l’Allemagne et devant l’Espagne.
>> Le rapport annuel 2023 de l’Ofpra