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Un Cap pour des adolescents en souffrance psychique

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Crédit photo Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
En Seine-Maritime, l’Idefhi a créé une unité de jour pour adolescents souffrant de troubles psychiques accueillis en établissement ou en milieu familial. Le Cap entend réduire les nombreuses hospitalisations pour motifs psychiatriques.

Depuis 2020, l’Idefhi (Institut départemental de l’enfance, de la famille et du handicap pour l’insertion) expérimente un dispositif pour accompagner les jeunes âgés de 12 à 20 ans dont les troubles psychiques rendent difficile l’accueil en milieu familial ou en établissement. Le Cap admet dix jeunes en file active. Ils sont reçus au sein d’une unité de jour, à Canteleu, dans la métropole rouennaise, ou sur leurs lieux de résidence, à raison de deux à trois sessions d’une heure et demie chaque semaine. La plupart d’entre eux bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance (en placement ou en milieu ouvert), sont inscrits en Itep (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) ou en IME (institut médico-éducatif), voire en enseignement adapté en classe d’Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) ou de Segpa (segment d’enseignement général et professionnel adapté).

Chef du service de l’Idefhi, Karim Nouasri explique : « On s’est rendu compte, à la suite d’une étude interne, que beaucoup de jeunes accueillis dans nos services de protection de l’enfance et de handicap étaient hospitalisés pour des motifs psychiatriques. Lorsque l’ARS [agence régionale de santé] a lancé un appel à projet sur le sujet, il nous a semblé important d’y répondre, en englobant un public plus large que le nôtre. » Avec la ferme intention de réduire les hospitalisations liées à des troubles psychiques.

Un trait d’union

Avec ce dispositif, l’Idefhi pointe un dilemme qui traverse la plupart des structures dédiées aux ados : comment prendre en compte la souffrance psychique, alors que les services de psychiatrie sont débordés et que le secteur social et médico-social peine encore à travailler de concert avec le milieu sanitaire ? Le Cap se veut un trait d’union, avec une visée à la fois thérapeutique et éducative. En témoigne la composition des équipes : trois éducateurs, une assistante sociale (0,30 équivalent temps plein, ou ETP), deux infirmières, une psychiatre (0,20 ETP), un psychologue (0,50 ETP), le tout coiffé d’un chef de service à mi-temps. « On travaille en binôme éducateur-soignant, avec un accompagnement protéiforme qui peut être individualisé ou en groupe de deux à trois personnes. Il comporte autant des médiations thérapeutiques que des activités adaptées aux besoins de chacun : ateliers d’expression, séances de socio-esthétique ou de médiation animale, voire tout simplement une sortie en ville pour prendre un café, énumère Julie David, éducatrice spécialisée du Cap. On est un lieu tiers, sans exigence de performance scolaire. Notre objectif, pour soulager les troubles, est d’abord de faciliter la parole, de créer une relation de confiance et un cadre soutenant. »

Identifier les symptômes

Orientés sur prescription d’un médecin psychiatre, les ados sont accueillis pour une durée de six mois, renouvelable une fois. Au terme d’une observation d’un mois, un projet d’accompagnement thérapeutique et pédagogique est défini avec le jeune. « Le Cap permet d’abord d’identifier les symptômes. A partir du moment où les souffrances et les troubles du comportement sont considérés comme pathologiques, les professionnels des établissements portent déjà un autre regard sur le jeune », remarque Valérie Pera, pédopsychiatre, qui intervient sur les différents dispositifs de l’Idefhi. Les équipes ont constaté avec le temps qu’elles portaient souvent appui aux structures d’hébergement. Et c’est un axe du programme – dont l’expérimentation s’achève en 2025 – qu’elles entendent développer. « On a observé une baisse des hospitalisations, moins longues et moins chroniques, décrit Karim Nouasri. Désormais, on doit travailler davantage la sortie du dispositif et nouer plus de partenariats avec les structures accueillant les jeunes. Elles sont souvent très prises et ont parfois une méconnaissance des dispositifs de psychiatrie mis en place. » Une équipe devrait ainsi être dédiée à l’appui aux professionnels éducatifs des structures. Créer du lien, toujours, pour rapprocher la psychiatrie du secteur social et médico-social…

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