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Protection de l'enfance : les professionnels de plus en plus acculés

Crédit photo SEBASTIAN WILLNOW / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
Depuis des mois partout en France, les professionnels de la protection de l’enfance alertent sur la dégradation de leurs conditions de travail et d'accueil des enfants. Dernière mobilisation en date, le 27 octobre à Paris.

L’aide sociale à l’enfance (ASE) est au cœur de l’actualité. Trois ans après un premier reportage qui dénonçait les défaillances de l’ASE, M6 a diffusé, le 16 octobre, un nouveau numéro de Zone Interdite, intitulé Familles d'accueil, hôtels sociaux : le nouveau scandale des enfants placés. Si la méthode est contestée, les difficultés de travail des professionnels sont, elles, avérées. La preuve : « Après de multiples incidents graves », dont l’agression d’une de leurs collègues, les agents de la protection de l’enfance du XXe arrondissement de Paris sont en grève depuis le 20 octobre.

A Paris, les professionnels se mobilisent

A l’appel de la CGT SSCAAT (Santé-social-culture-administratif-architecture-technique), du SUPAP-FSU (Syndicat Unitaire des Personnels des Administrations Parisiennes) et de l’UCP (Union des Cadres de Paris), un rassemblement de tous les services parisiens de la protection de l'enfance a eu lieu, le 27 octobre, devant les locaux de la Direction des solidarités (DSOL).

L’occasion pour les professionnels de rappeler leurs revendications : arrêt immédiat de la mise en attente des mineurs sans solution d’accueil dans les services de l'ASE, augmentation des possibilités d’accueil, création de postes, respect et reconnaissance du temps de travail réellement effectué, extension de la prime Ségur à tous les agents, protocole d’intervention en cas d’évènements graves, etc.

Un millier d’enfants sans solution durable dans le Nord

Ces réclamations sont celles de tous les professionnels de la protection de l’enfance, sur l’ensemble du territoire. Ainsi, dans une tribune publiée le 17 octobre dernier, travailleurs sociaux, juges et avocats du Nord ont alerté, eux aussi, sur l'état catastrophique du secteur. Ils déplorent, avant tout, un manque chronique de places en foyer qui les empêche de bien accompagner les enfants. « Près d’un millier d’enfants confiés au département du Nord par la justice ne sont aujourd’hui pas protégés », notent-ils.

Sur ce territoire, selon les signataires de la tribune (soutenus par SUD Solidaires, le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des Avocats de France), entre 2015 et 2019, plus de 300 postes de travailleurs sociaux et médico-sociaux de terrain ont été supprimés, le financement de la quasi-totalité des clubs de prévention a été suspendu, 700 places en foyers de l’enfance ont été confisquées et les enveloppes financières des allocations mensuelles d’aide sociale à l’enfance ont été drastiquement réduites.

Protection de l'enfance

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