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Olivier Rigault (Unafo) : « Le logement accompagné peut servir d’autres politiques publiques »

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Olivier Rigault, président de l'Unafo : « On a rarement vu un panorama du logement aussi inquiétant. Tout est à l’orange, voire au rouge. Des chaînes complètes d’itinéraires résidentielles sont à l’arrêt, de l’hébergement au logement accompagné. »

Crédit photo ©JC FRAISSE
L’Unafo, union professionnelle du logement accompagné, organise la Semaine du logement accompagné, dont ses rencontres nationales les 5 et 6 décembre à Lille. Olivier Rigault, son président, explique les enjeux de cette nouvelle édition, entre nécessité de mieux se faire connaître et de renforcer les partenariats.

Pensions de famille, résidences sociales, foyers de jeunes travailleurs (FJT)… Pendant deux jours, l’Unafo et les acteurs du secteur débattent des diverses formes de logement accompagné. Au menu : la crise du logement, la mise en œuvre du deuxième plan Logement d’abord ou encore la production des résidences sociales…

Ces rencontres nationales (voir le programme complet) s’inscrivent dans le cadre plus large des « Semaines du logement accompagné ». Elles se poursuivront jeudi avec une journée dédiée aux résidences sociales dans les Hauts-de-France, et vendredi, avec un débat autour de l’impact du logement accompagné sur la jeunesse.

AHS : Quels sont les enjeux de ces rencontres nationales ?

Olivier Rigault : C’est un moment privilégié avec nos adhérents pour échanger sur le contexte de la profession. Cette année, on comptera plus de 550 participants. Une affluence record qui montre les inquiétudes de notre secteur. Si celui-ci fait face à la crise persistante du logement, il gagne aussi en reconnaissance. Les pensions de famille sont consacrées dans le cadre du plan Logement d’abord 2 (présenté en juillet dernier, ndlr). Et les résidences sociales font l’objet d’un axe de développement.

On doit encore travailler sur l’image pour convaincre les élus locaux du bien-fondé de nos dispositifs. Ils sont souvent comparés à de l’hébergement. Or, nous n’avons pas les mêmes politiques publiques. Cette reconnaissance du rôle du logement accompagné dans les politiques publiques doit permettre de diminuer le recours à l’hébergement et d’accueillir dans les meilleures conditions les publics trop fragiles pour accéder au logement autonome.

Votre plénière d’ouverture s’intitule « Unis contre les crises du logement ». En quoi le logement accompagné est-il impacté par les problématiques de l’immobilier ?

On a rarement vu un panorama du logement aussi inquiétant. Tout est à l’orange, voire au rouge. Des chaînes complètes d’itinéraires résidentielles sont à l’arrêt, de l’hébergement au logement accompagné. L’équation économique à l’investissement est de plus en plus compliquée. Les orientations prises pour la production ou la réhabilitation de logements déséquilibrent le secteur. Depuis des années, le système de redevance locative contraint fortement l’exploitation. La redevance, entre autres pour l’eau, le gaz et l’électricité, évolue moins vite que nos charges. Moins vite aussi que l’augmentation des salaires rendue nécessaire par le marché actuel du travail, et du travail social en particulier. Nos comptes d’exploitation souffrent d’un effet ciseau, sur lequel on alerte depuis longtemps. Certains opérateurs sont ainsi de plus en plus nombreux à boucler l’année avec un résultat négatif.

Vous abordez mercredi l’exemple des Hauts-de-France en recherche de main-d’œuvre. En quoi le logement adapté peut-il être un partenaire des politiques de l’emploi ?

Le logement accompagné peut servir d’autres politiques publiques. C’est le cas de la protection de l’enfance, pour les sorties du dispositif. Le cas aussi pour l’accès à l’emploi. Dans les Hauts-de-France, les politiques publiques classaient le territoire en zone détendue avec des besoins en logements inexistants. Grâce à la réindustrialisation, des besoins massifs apparaissent. Le logement redevient un outil d’aménagement du territoire.

Dans cette optique, le logement accompagné a un rôle à jouer tout comme le logement social traditionnel. Il doit agir comme un tremplin pour des personnes inscrites dans un parcours de formation ou qui entrent dans la vie active. Il leur offre un coût global du logement très maîtrisé et des dispositifs d’accompagnement permettant de se projeter dans une autre solution. Et c’est grâce à la construction de partenariats très intégrés, notamment avec Action logement, que le logement accompagné doit pouvoir créer des projets sociaux ancrés sur les besoins locaux.

Le logement accompagné est au cœur du deuxième plan Logement d’abord. Quelles sont les priorités pour le développer ?

Les objectifs du plan doivent ruisseler sur les politiques régionales et départementales. Dans le cadre des programmes locaux de l’habitat (PLH), l’Etat, avec l’Unafo, devra être attentif à ce que ces objectifs soient traduits. Ensemble, on devra concourir à proposer, pour certains publics en hébergement, des solutions plus adaptées à leur situation. En produisant du logement accompagné, on peut ainsi améliorer l’offre de prise en charge des publics fragiles. Il y a des porosités à trouver avec d’autres acteurs, comme la protection de l’enfance. Nous avons un rôle à jouer aussi avec les publics seniors fragiles qui ont besoin d’un accompagnement spécifique.

 

>>> A lire aussi : Le plan de l’Unafo pour relancer les résidences sociales

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