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"Je m'éclate au travail"

Audrey Celot

Crédit photo DR
[VOCATION TS] Des néophytes du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier et comment ils envisagent l’avenir. Ce mois-ci, le témoignage d'Audrey Celot, 39 ans, en troisième année de DEIS à l'Etsup Paris.

J’ai commencé par être animatrice, puis j’ai côtoyé des éducateurs spécialisés, ce qui m’a sensibilisée au travail social. Depuis trois ans, je suis cheffe de service d’un CHU (centre d’hébergement d’urgence) et d’un Huda (hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile). Je ne gère pas des situations simples, mais je m’éclate au travail. Les rencontres, la diversité, le lien avec les personnes que l’on accompagne, ça a du sens !

Il faut toujours se renouveler. C’est pour ça que je me suis inscrite au DEIS (diplôme d’Etat d’ingénierie sociale). Occupant un poste de cadre sans être diplômée, j’ai choisi une formation qualifiante. Ce diplôme me permet de prendre du recul sur ma pratique professionnelle et de valoriser les acquis de mes années d’expérience. J’espère ainsi mieux soutenir mes équipes et mieux faire face aux nouveaux enjeux, notamment aux injonctions liées aux politiques sociales parfois en contradiction avec notre éthique.

Quand on a le nez dans le guidon, on pare au plus pressé, en oubliant que nous avons des compétences et que nous pouvons être des personnes ressources.

A force d’être dans l’agir, nous perdons aussi la part réflexive de notre métier. Je me suis aperçue dès la première année d’études que je n’avais pas assez de temps de concertation avec mes collègues. Depuis, j’ai rectifié le tir. D’où l’importance d’effectuer un pas de côté. Je passe de praticien à chercheur en quelque sorte.

Mon mémoire porte sur la question du territoire dans l’hébergement. Je pars de mon expérience de terrain et je la confronte aux recherches théoriques, plus « macro ». Cela va m’aider à conduire de nouveaux projets. L’idée est de savoir comment s’emparer d’un territoire dans l’accompagnement. Nous avons l’habitude de travailler un peu en vase clos mais avec la baisse des subventions, on est obligé de s’ouvrir sur l’extérieur, les administrations, d’autres structures, les partenaires… C’est aussi l’occasion de donner une autre chance aux personnes que l’on accueille dans nos centres qu’elles quitteront un jour. L’accès au monde extérieur après une prise en charge de plusieurs mois au même endroit peut être déstabilisant… L’ouverture permet d’avoir d’autres repères, de créer son propre réseau.

Le défi aujourd’hui est de sauvegarder le cœur de notre profession : la personne concernée. Mais il est difficile de recruter. J’ai ouvert un nouveau dispositif en février dernier et j’ai eu beaucoup de mal à pourvoir le poste. Depuis le Covid, les gens veulent consacrer du temps pour eux, télétravailler. C’est difficilement compatible avec le travail social.

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