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Handicap: pourquoi les Amis de l'Atelier ouvrent leur propre CFA

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Les premières "prépa apprentissage" destinée à sensibiliser les candidats aux métiers du handicap ont débuté à l'été 2024.

Crédit photo Fondation des Amis de l'Atelier
Spécialisé dans le secteur du handicap, ce nouvel établissement de formation d’apprentis consacrera ses premiers cursus aux métiers d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif et social avant d’étendre son offre à des formations de moniteur-éducateur, d’éducateur spécialisé et d’infirmier en 2025.

Créer son propre centre de formation d’apprentis. La possibilité en a été ouverte aux structures employeuses – entreprises, associations, fondations, etc. – par la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » qui a réformé la formation professionnelle et l’apprentissage en profondeur. L'objectif: répondre à ses besoins de recrutement. Si le dispositif a fait son trou – quoique modérément - dans le secteur privé lucratif, le monde associatif, lui, demeurait encore à la traîne.

La Fondation des Amis de l’Atelier, qui accompagne chaque année environ 4000 personnes en situation de handicap (physique ou psychique) dans sa centaine d’établissements situés en région parisienne ou en Haute-Vienne vient de se lancer dans l’aventure. Un premier CFA « hors les murs » - c'est-à-dire dont les enseignements seront assurés au sein de divers organismes de formation partenaires – ouvrira ses portes à deux premières promotions les 18 et 22 novembre prochains.

"Former les candidats sur des métiers pénuriques"

« L’enjeu, c’est de former des candidats sur nos métiers pénuriques » détaille Ketty Agne-Félicité, responsable du pôle de développement RH au sein de la Fondation. En l’occurrence ceux d’aides-soignants, d’accompagnant éducatif et social (AES) de moniteur-éducateur, d’éducateur spécialisé et d’infirmier, pour lesquels les Amis de l’Atelier peinent à recruter. Au total, près de 200 postes sont à pourvoir au sein de la Fondation. Soit presque un dixième de l’effectif total d’une structure qui compte près de 2200 salariés.

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Le projet, qui trottait de longue date dans les esprits, a été mis en chantier à l’automne 2023. Et une campagne d’information, mobilisant différents canaux - présence sur des job-boards ou sur le site gouvernemental « 1 jeune, 1 solution », partenariats avec France Travail ou l’Etablissement pour l’insertion dans l’emploi (Epide) – a permis de mobiliser les premiers candidats à un cursus dans le nouveau CFA.

« Il s'agit essentiellement de femmes. Certaines d’entre elles travaillaient déjà dans le milieu socio-éducatif. D’autres sont des demandeurs d’emploi en reconversion venus d’autres horizons. Mais la plupart sont des personnes qui disposaient déjà d’une première expérience dans ce milieu – auxiliaires de vie, agents de propreté hospitaliers, auxiliaires de puériculture… - et qui souhaitent obtenir un diplôme pour évoluer professionnellement », détaille Fatima Amrani-Boumrah, responsable du centre de formation.

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D’autres, enfin, ne disposent d’aucune qualification ou expérience, mais se montrent intéressés par une carrière dans le social ou le médico-social. Pour ceux-là, le CFA a lancé, depuis l’été 2024, un cycle de « prépa apprentissage ». Six semaines d’enseignements théoriques pendant lesquels ils pourront se familiariser avec l’écosystème du handicap, développer un certain nombre de soft skills et visiter les établissements de la Fondation au sein desquels ils effectueront leur alternance, pour y découvrir les métiers pratiqués.

"Même sans primes à l'embauche, le projet reste viable"

Les deux premières promotions, l’une planchant pendant 12 mois et préparant le diplôme d’AES, l’autre pendant 18 pour obtenir la qualification d’aide-soignant, commenceront les cours fin novembre. D’ici septembre, cette offre de formation sera complétée par des cursus de moniteur-éducateur et d’éducateur spécialisé réalisables en deux ans, ainsi que d’infirmier, préparable en trois.

Seule ombre au tableau : le CFA ouvre ses portes au moment où le gouvernement Barnier, tout à sa recherche d’économies pour son budget 2025, envisage de raboter les aides à l’embauche d’apprentis, les réduisant de 6000 à 4500 euros par an. Mauvais timing ? « Les primes à l’embauche, c’est un plus, mais même sans elle, le projet reste viable », assure Ketty Agne-Félicité.

L’hypothèse d’une nouvelle baisse, comme en 2022, des niveaux de prise en charge financière des contrats d’apprentissage n’effraye pas non plus la responsable RH. « Les métiers pour lesquels nous proposons des formations sont reconnus en tension par le gouvernement. Il y a peu de chances qu’une nouvelle baisse des coûts-contrats les affecte ». A suivre.

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