La crise sanitaire n’est pas terminée. Pire, la France entre dans une quatrième vague. Pourtant, l’heure des bilans a commencé. Ainsi, le Gepso (Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) a consacré sa revue annuelle Info public, parue le 22 juillet, à cette thématique.
Sous le titre « Décision pour autrui et enjeux éthiques : les enseignements à tirer de la crise sanitaire », le numéro donne la parole à des professionnels, sociologues, philosophes, personnes accompagnées, ainsi qu'à des experts du secteur.
Selon la présidente, Marie-Laure de Guardia, cette publication est « un premier pas pour aider les établissements adhérents à penser et à construire une réponse adaptée et éthique en situation de crise ». En outre, il lui semble indispensable que cette expérience suscite « une prise de conscience » afin que, en toutes circonstances, « les personnes accompagnées soient au cœur » des décisions qui concernent leur vie.
Première estimation « en demi-teinte »
La revue se divise en deux grandes parties, « Regards croisés » et « En action ». Pour Sébastien Claeys, chercheur en philosophie, coordinateur du groupe de travail sur les situations de handicap de l’Observatoire « Covid-19, éthique et société » et auteur d'une des 13 contributions, le déconfinement du 11 mai 2020 n’a pas été synonyme d’un retour à la normale pour les personnes âgées, handicapées et/ou vulnérables.
Présentant les résultats d’une enquête de l’Espace éthique Ile-de-France, il souligne que le « premier bilan de la crise sanitaire est en demi-teinte ». En clair, les capacités d’adaptation des équipes de soignants et d’accompagnants sont à saluer, mais la crise a aggravé les problèmes préexistants dans les établissements et à domicile. « On applaudit la solidarité dont ont fait preuve les soignants et le travail d’équipe qui s’est mis en place, mais on souligne aussi les tensions sociales qui sont apparues au sein des établissements », écrit-il.
Parmi les autres contributeurs, Pascal Jacob, président de l’association Handidactique, Christelle Beurton, directrice du pôle médico-social au Caps (Carrefour d’accompagnement public social), ou encore Julia Boivin, consultante-formatrice et vice-présidente du Conseil de l’engagement des usagers à la Haute Autorité de santé.