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Attractivité : les instituts de formation contraints à la créativité

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Certaines filières du secteur médicosocial ont du mal à séduire les étudiants.

Crédit photo Thomas Baron / Studio Hans Lucas via AFP
Formation - Alors que les employeurs peinent à recruter, les instituts de formation aux métiers du social et du médico-social connaissent également un problème d’attractivité dans certaines filières. Sensibilisation envers les demandeurs d’emploi, développement de l’apprentissage, chaque établissement imagine des actions pour toucher plus de futurs étudiants.

« Sur les dix dernières années, nous constatons une baisse globale du nombre de candidats », déplore Christophe Verron, directeur général de l’Association régionale pour l’institut de formation en travail social (Arifts), évoquant 15 % de postulants en moins chaque année. 

Si ce problème d’attractivité touche l’ensemble du secteur, « son impact diffère selon les filières et les zones géographiques », nuance Anne Créquis, directrice générale de l’institut régional du travail social (IRTS) Nouvelle-Aquitaine Bordeaux. « Alors que nous peinons à remplir nos promotions accompagnant éducatif et social, nous refusons de nombreux candidats dans la filière éducateur spécialisé en raison d’un manque de places. » A l’IRTS Montrouge, « nous parvenons généralement à couvrir la totalité de nos places en formation, mais c’est souvent au prix de nombreuses relances des candidats via Parcoursup », raconte Clément Bosqué, directeur « établissements et qualité » de l’institut.

Les revers de Parcoursup

Tous évoquent un « effet Parcoursup » pour la visibilité de leurs formations. Cependant, Clément Bosqué tempère « Il reste encore beaucoup à faire.  Il ne suffit pas de voir “IRTS”, encore faut-il savoir de quoi il s’agit pour cliquer dessus. » Cette réforme a aussi changé les profils des candidats en faisant disparaître les épreuves écrites. Si les acteurs se réjouissent d’un recrutement plus diversifié, « les admis ont parfois un profil plus faible qu’auparavant, alors que les cours restent très exigeants », remarque-t-il.

Plusieurs acteurs interrogés constatent parmi les apprenants une hausse des abandons en cours d’études. « La question de l’attractivité se pose en amont et pendant la formation, souligne Christophe Verron. Parfois dès le contact avec le terrain, le premier stage arrivant rapidement, six semaines après la rentrée. Ils se confrontent alors à une réalité complexe qui ne correspond pas toujours à leur projet professionnel. » Parfois aussi, la rémunération les décourage. « Ce que l’on peut comprendre lorsque l’on sait qu’ils commencent souvent à 1 700 € brut après un diplôme bac+3. »

Sensibiliser divers publics

Face à ce problème structurel, les établissements s’organisent pour remplir leurs effectifs. Les actions anciennes, à destination des lycées lors des forums et des salons étudiants, sont renforcées avec des outils de communication spécifiques, tels que des capsules vidéo. L’objectif étant de leur faire découvrir les formations mais aussi de les sensibiliser aux divers métiers du social et du médico-social. « On l’a toujours fait, mais avec Parcoursup, c’est encore plus important puisque le dernier mot appartient aux futurs étudiants, alors qu’avant il revenait aux formations », pointe Clément Bosqué.

Des IRTS élargissent également leur public, notamment dans le cadre d’actions avec Pôle emploi. « Notre secteur est en tension. Dans ce contexte, aller à la rencontre des travailleurs en recherche d’emploi semble pertinent, souligne Anne Créquis. Nous proposons par exemple des ateliers au sein de Pôle emploi pour faire découvrir les métiers et nos formations. » L’IRTS Nouvelle-Aquitaine a également organisé des journées portes ouvertes à destination des demandeurs d’emploi et en présence d’employeurs du secteur.

La piste de l’alternance

L’apprentissage fait aussi figure de voie prometteuse. « Il permet de rendre le cursus accessible financièrement à ceux qui rencontrent des difficultés économiques », estime Anne Créquis, alors que l’IRTS Nouvelle-Aquitaine a ouvert une promotion de 72 apprentis. « Les alternants recrutés semblent très déterminés et motivés. On sent qu’ils ne sont pas là par hasard », ajoute Clément Bosqué. Demeure cependant la problématique du reste à charge pour les employeurs, note une interfédération des organisations sociales, médicosociales et sanitaires dans une lettre ouverte aux décideurs envoyée le 11 octobre et signée par l’Arifts.

Ce problème d’attractivité des formations sociales et médico-sociales tourmente surtout les futurs employeurs, pointe Anne Créquis. « Ils sont plus qu’inquiets. Dans tout le secteur, on manque de professionnels et on ne sait plus comment faire ». Et les leviers d’action ne dépendent pas seulement des formations : « Il y a des efforts à faire à tous les niveaux, et surtout au plus haut, pour valoriser ces métiers, estime Christophe Verron. Cela passe par une reconnaissance financière, mais aussi en termes d’image. »

 

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