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Quelles perspectives d'avenir pour le groupe SOS ?

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Jean-Marc Borello, président du directoire du groupe SOS.

Crédit photo DR
L’hypothèse d’une victoire du Rassemblement national aux législatives des 30 juin et 7 juillet obscurcit l'horizon de l'association, alors que ce parti a déjà montré son hostilité à l'égard du champ social. Pour autant, selon Jean-Marc Borello, président du groupe, un Premier ministre RN « ne changera pas les convictions du groupe ».     

Difficile, lorsque l’on est un acteur majeur de la cohésion sociale, de se prêter à l’exercice de la prospective à court terme dans un contexte politique immédiat totalement incertain. Pour un groupe comme SOS, qui a fait du slogan « l’immigration est une chance » depuis près de quatre décennies, voir Jordan Bardella s’installer à Matignon après le 7 juillet sonne comme une alerte rouge. Comment accepter une telle perspective pour un groupe qui en janvier dernier a ferraillé contre le texte de loi immigration-intégration-asile porté par Gérald Darmanin et qui multiplie les démarches d’aide à l’hébergement et à l’insertion des réfugiés et des migrants ?

 

« Détermination inchangée »

Pour autant, Jean-Marc Borello, président de son directoire, l’assure : une hypothétique victoire du RN aux législatives n’aurait pas de conséquences sur la philosophie du groupe. « Nos moyens d’actions changeront peut-être, car il faudra éventuellement passer par d’autres sources de financement pour assurer nos missions sans soutien des pouvoirs publics. Mais notre détermination restera inchangée. Lorsque nous disons que l’immigration est une chance, ce n’est pas par idéologie mais par expertise sur ces sujets. D’ailleurs, c’est un avis partagé avec d’autres membres du patronat que je rencontre au sein de l’Institut de l’entreprise*. Ils me disent, par exemple, que 37 % des salariés du bâtiment sont d’origine immigrée ! », assurait-il le 25 juin à l’occasion de la présentation du bilan annuel de SOS.

 

Développement soutenu

Et en dépit d’une année plutôt difficile pour la cohésion sociale, l’activité est restée soutenue au sein de ce groupe de 22 000 collaborateurs qui chapeaute 850 établissements sociaux et médico-sociaux, associations et entreprises sociales dont les services profitent à près de 2 millions de bénéficiaires en France et dans le monde. « On est passé à travers les crises en se renforçant à chaque fois », note Guy Sebbah, vice-président chargé des pôles santé et seniors.

>>> A lire aussi: « Difficile de saisir une entité aussi transversale que le groupe SOS »

Témoin de cette croissance, l’ouverture de nouveaux établissements, tant sur le plan des solidarités (centres d’accueil pour personnes précaires ou victimes de violences à Montpellier, Marseille et Nîmes), du grand âge (deux nouveaux Ehpad inaugurés en 2023 en Seine-Maritime et Seine-et-Marne en attendant qu’un troisième, dont la première pierre a été posée l’année dernière dans la Loire, sorte de terre), de la formation des professionnels (l’Institut de formation aux soins infirmiers de Mont-Saint-Martin a accueilli sa première promotion en Meurthe-et-Moselle) ou de l’accueil (déménagement du centre d’accueil pour travailleurs du sexe sud-américains du XVIIe au XIVe arrondissement de Paris).

A quoi s’ajoutent d’autres actions en matière de développement de l’entrepreneuriat dans l’économie sociale et solidaire, de revitalisation des territoires ruraux ou d'insertion dans l’emploi de populations migrantes. Autant d'actions réalisées par les diverses entités du groupe ou dans le cadre de partenariats publics ou privés.

 

Former, recruter, fidéliser

Côté RH, un focus particulier a été mis, l’an passé, sur la formation des salariés de l'organisme ou sur le sourcing de potentielles futures recrues. Dans le secteur de la santé et du grand âge, 1 000 places ont ainsi été ouvertes dans les établissements de formation du groupe pour qualifier les aides-soignants, infirmiers et soignants dont ses Ehpad ont besoin d’ici 2025. Un grand plan de formation permettra à 600 autres collaborateurs de SOS, du secteur de la protection de l’enfance, de monter en compétences dans les domaines de la lutte contre les addictions, l’inceste et les violences faites aux mineurs.

Dans le champ des solidarités et du social, 600 professionnels supplémentaires ont débuté, à l’été 2023, une formation à la lutte contre les violences familiales et conjugales pour aider les personnes accueillies dans les établissements du groupe à se reconstruire. En parallèle, SOS multiplie aussi les efforts pour tenter de renforcer ses équipes en dirigeant de nouveaux candidats vers ses formations, en vue d’occuper les emplois proposés dans des secteurs qui peinent toujours à recruter.

>>> Sur le même sujet : Attractivité : le Groupe SOS lance une campagne de recrutement

« C’est moins le cas chez nous qu’ailleurs, mais on reste confrontés à un important turn-over des équipes », confie Thibault Ronsin, DRH du groupe. Une problématique contre laquelle SOS lutte en formant ses managers au développement de la qualité de vie au travail pour limiter les rotations de personnel. La récente signature de l’accord salarial dans la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) est d’ailleurs venue redonner un coup de boost, en accordant une revalorisation de 183 € net mensuels aux 83 % des salariés du groupe couverts par l’une des deux conventions collectives de la branche, à l’exception de ceux des crèches, toujours bloqués par les allers-retours entre le ministère du Travail et Matignon quant à la prise en charge par les caisses d’allocations familiales du rattrapage des rémunérations au 1er janvier 2024.


*Think-tank patronal présidé par Pierre-André de Chalendar, président de Saint-Gobain Bureau.

 

 

 

 

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