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Quel agenda pour David Cluzeau, nouveau président de l'Udes?

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David Cluzeau (à dr.), nouveau président de l'Udes. Au centre, Hugues Pollastro, délégué général. A g. Hugues Vidor, ancien président de l'organisation.

Crédit photo DR
Elu le 17 janvier, le successeur d’Hugues Vidor ambitionne de confirmer à l’Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire sa place dominante dans le secteur de l’ESS et poursuit celle d’élargir sa représentativité. Jusqu’au champ interprofessionnel ?

La rumeur de son élection bruissait déjà le 17 octobre dernier, à l’occasion du colloque-anniversaire des 30 ans de l’Udes. Alors qu’Hugues Vidor, après dix années passées à la présidence de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire, venait d’annoncer qu’il ne rempilerait pas à la tête de l’organisation, le nom de David Cluzeau comme successeur commençait déjà à circuler dans les couloirs.

Le 17 janvier, le conseil d’administration de l’organisation patronale, qui rassemble 17 branches professionnelles, 220 000 employeurs à caractère associatif, mutualiste ou coopératif et 2,6 millions de salariés, a confirmé les bruits de couloir en l’élisant pour les trois années à venir à la présidence de la confédération. Hugues Vidor, pour sa part, y a été désigné comme président d’honneur.

Cheville ouvrière

Pour David Cluzeau, c’est l’aboutissement d’un engagement qui a débuté en 2003, lorsque ce double diplômé d’un cursus de droit des affaires et de sciences de l’éducation intègre la fédération des œuvres laïques de la Nièvre comme directeur général. Il a ensuite embrayé, en 2009, à la Ligue de l’Enseignement dont il sera successivement directeur général pour la Bourgogne (2009 – 2015), puis directeur des programmes à l’échelon national (2015 à 2016).

Administrateur de l’Udes depuis 2015, il en préside également la commission des affaires sociales. Dans ce cadre, il sera amené à conclure avec les partenaires sociaux du secteur de l’économie sociale et solidaire plusieurs accords, notamment sur l’égalité hommes-femmes (27 novembre 2015), l’emploi des personnes en situation de handicap (9 janvier 2019) ou sur l’impact du numérique sur l’emploi et les conditions de travail (6 octobre 2021). Il sera également à la manoeuvre dans la négociation sur le "mieux-être au travail" que mènent en ce moment même les partenaires sociaux de l'ESS. 

Cette expérience du paritarisme au niveau multiprofessionnel lui vaut également de piloter le groupe de travail transversal à l’ESS (GDS) qui chapeaute les 12 espaces de dialogue social du champ de l’économie sociale et solidaire.

>>> A lire : "Nous espérons aboutir à un accord-cadre particulièrement ambitieux pour l’ESS" (Udes)

Cheville ouvrière du secteur de l’ESS, David Cluzeau occupe les fonctions de délégué général d’Hexopée (la fédération des employeurs de l’animation sociale et de l’éducation populaire) depuis 2016 et du Synofdès (le syndicat des organismes de formation à but non-lucratif) depuis 2020. Au titre de ses mandats à l’Udes, il préside les conseils d’administration d’Uniformation, l’opérateur de compétences (Opco) du champ de la Cohésion sociale et de Solidarité et jalons pour le travail (SJT), un organisme de formation relevant du champ de l’ESS. Il occupe également la vice-présidence du pôle ESS d’AG2R la Mondiale.

Agenda

Dans sa profession de foi, que ASH ont pu consulter, le nouveau président a fixé le cap de son organisation pour les prochaines années, visant à lui offrir, ainsi qu’à l’ESS en général, une meilleure place à la fois dans l’écosystème économique et dans le dialogue social. A ce titre, l’Udes perçoit dans la nomination d’un ministre de l’ESS rattaché à Bercy, dans le gouvernement Bayrou, un signe de reconnaissance du secteur par les pouvoirs publics. Mais l'absence de projet budgétaire pour 2025, dans un secteur aussi dépendant des financements publics, associée au fait d’avoir été initialement oubliée dans les invitations au « conclave » sur les retraites du 20 janvier, fait déjà grincer des dents…

Ce dernier couac a été réparé depuis, mais pour l’Udes, c’est une confirmation de cette ambition d’un meilleur ancrage à la fois sur le champ de l’ESS, mais aussi dans la sphère patronale en général.

>>> A lire : PLF 2025 : l’Union des employeurs de l'ESS réclame un "orange budgétaire"

Un siège permanent au bureau d'ESS France

Le challenge est donc double. Et pour le relever, David Cluzeau a prévu un programme en plusieurs actes. En premier lieu, outre la création d’un Observatoire de l’ESS en charge de l’analyse de la situation de l’emploi dans le secteur, l’Udes envisage de clarifier sa position par rapport à celle d’ESS France, la structure de représentation de l’économie sociale et solidaire présidée par Benoît Hamon.

Si les deux organisations sont liées, le projet affichée par la nouvelle gouvernance de l'Udes prévoit de réaffirmer sa place dans la direction d'ESS France, par le biais d’un siège permanent au bureau de cette dernière. Un moyen, notamment, de lutter contre les « velléités d’autres [organisations] de concurrencer la représentativité de l’ESS ». Entre les lignes, il s’agit surtout de contrer les manœuvres du Mouvement Impact France et de son créateur, Pascal Demurger, directeur de la MAIF, visant à créer une fédération professionnelle représentative rassemblant l’ensemble des entreprises impliquées dans le développement écologique et social, qu’elles relèvent de l’économie sociale et solidaire ou pas…

Viser l'interpro

Cette recherche de la représentativité, c’est justement l’autre chantier à l’agenda de David Cluzeau. « Pour peser davantage dans le paysage patronal, il est essentiel que l’UDES maintienne des cadres de travail et d’échange avec les autres organisations représentatives des employeurs. Cela passe par une collaboration régulière avec les grandes confédérations comme le MEDEF, la CPME, et l’U2P. Je m’engage à affirmer notre place dans ce réseau, à valoriser notre spécificité tout en démontrant que nous sommes une force patronale complémentaire et indispensable dans le dialogue social », promet le nouveau président de l’Udes.

Avec une méthode : s’impliquer davantage auprès des grandes centrales, en amont des négociations interprofessonnelles, pour y faire entendre la voix de l’ESS - l’Udes avait d’ailleurs su le faire lors de la négociation sur le partage de la valeur de novembre 2024, afin de ne pas en exclure les employeurs associatifs, coopératifs et mutualistes - et, à moyen terme, « gagner le terrain pour une éventuelle ouverture vers l’interprofessionnel ». Une ambition qui pourrait passer, dans un premier temps, par une représentation accrue des employeurs de l’ESS dans les instances paritaires que sont la CNAF, la CNAV, la CNAM, la CNSA ou l’Unédic...

 

 

 

 

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