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Hugues Carlier : « Mettre en place une démarche RSE ne se fait pas en un claquement de doigts »

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Hugues Carlier,  co-fondateur de la société Des enjeux et des hommes.

Crédit photo Des enjeux et des hommes
La société Des enjeux et des hommes est spécialisée dans la construction et la mise en œuvre de la démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Son cofondateur Hugues Carlier livre les clés du succès d’une telle stratégie.

 

Actualités sociales hebdomadaires : Quels sont les grands principes généraux à respecter pour mettre en place une démarche RSE en ESMS ?

Hugues Carlier : Il existe un référentiel international, très générique, appelé ISO 26000, qui liste les sept grandes questions que doivent se poser toutes les structures voulant démarrer une démarche de ce genre. Ces questions portent sur la gouvernance de l’organisation ; les droits de l’Homme ; les relations et conditions de travail ; l’environnement ; la loyauté des pratiques ; les questions relatives aux consommateurs ; les communautés et le développement local. Chacune de ces questions centrales est ensuite découpée en domaines d’action, qui explicitent les lignes directrices que les organismes sont invités à suivre. A chaque question centrale est associé un certain nombre d’enjeux (36 au total). Ces grands principes à suivre sont les mêmes que l’on soit Michelin, Danone, un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou un IME (institut médico-éducatif).

Ensuite, et c’est peut-être le plus important, il faut que cette démarche soit co-construite. Ce n’est pas un exercice qui se décide à trois dans un bureau. Il faut que cela soit ouvert à toutes les parties prenantes internes et externes.

Enfin, la RSE est une démarche d’amélioration continue. Elle se résume par l’acronyme PDCA (plan, do, check, act), à savoir « je planifie, je fais, je mesure, je regarde ce que je dois changer et je recommence ». La démarche RSE est donc un cercle permanent. Il faut sans cesse se renouveler. On ne devient pas RSE simplement parce que l’on a démarré la démarche. C’est un changement lourd. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts.

 

ASH : Quelles sont les étapes suivantes ?

H. C : Il faut savoir de quoi il s’agit et que tout le monde parle du même sujet. Si vous posez la question de savoir ce qu’est la RSE à dix personnes d’un même établissement, il y aura dix réponses différentes. Cela veut dire qu’il faut réunir les forces vives du projet pour qu’elles soient formées à cette démarche et savoir comment elles l’envisagent. Cela permet de mettre tout le monde à un niveau de compétences égales.

Ensuite, il faut poser un diagnostic. C’est fondamental parce que cela permet de travailler sur les bons objectifs. Concrètement, cela veut dire que la structure va estimer le gaspillage alimentaire, la gestion des déchets, la consommation d’eau pour comparer l’avant-l’après. Mais cela n’est pas que quantitatif. Il y a aussi une partie plus qualitative qui consiste à connaître les attentes et les enjeux des patients, des partenaires, des professionnels, des institutions de tutelle…

Une fois le diagnostic effectué, l’établissement a une liste d’enjeux potentiels. Le but est donc de savoir s’il est en capacité de tous les traiter. Il faut souvent faire des choix. Il y a donc un énorme travail de réflexions, d’échanges, de débats à faire en amont afin de prioriser les enjeux.

 

ASH : Une fois que l’on a fait cela, la démarche est-elle lancée ?

H. C : Dès lors que les enjeux sont validés, il faut se fixer des objectifs. Cela peut être la lutte contre le gaspillage alimentaire, contre les gaz à effet de serre mais aussi l’amélioration du pourcentage de femmes salariées au sein des cadres, l’amélioration de la diversité au sein de l’entreprise. Ce n’est pas qu’environnemental et quantitatif. C’est beaucoup plus large que cela. Cela prend en compte aussi le social, le sociétal et l’économique car il y a sans cesse des arbitrages à faire.

Une fois les enjeux priorisés, les objectifs fixés, il faut faire un plan d’actions impliquant tout le monde avec un pilote, des délais, des moyens. Et, tous les ans, il faut faire un bilan. Cela permet de voir où l’on s’est trompé, ce qu’il faut changer, quelles sont les réussites. Le plan d’actions est ainsi revisité année après année.

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