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Grève des Ehpad et établissements hospitaliers privés

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Les salariés de la branche de l'hospitalisation privée appelés à la mobilisation le 18 juin contre la suppression de l'avenant 33.  

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Les quelque 260 000 salariés de l’hospitalisation privée sont appelés par la CFDT et l’Unsa à se mobiliser dans tout le pays contre l’abandon de « l’avenant 33 » sur les augmentations de salaire dans la branche. Ils demandent à l’Etat d’honorer ses engagements financiers auprès des établissements.

Le 18 juin, plusieurs milliers de salariés des établissements hospitaliers, Ehpad et centres de thermalisme du secteur privé lucratif débrayent à l’appel des fédérations Santé-Sociaux de la CFDT et de l’Unsa. Suivant le préavis déposé par les deux organisations syndicales, certains personnels d’établissements ont déjà débuté le mouvement de grève dès le 17 au soir, comme à Abbeville (Somme) ou Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques).

Dans ce secteur qui compte environ 230 000 salariés (dont 150 000 pour la seule hospitalisation privée et 50 000 dans les Ehpad), les grévistes réclament le retour de la nouvelle grille de classifications et de rémunérations de la branche « l’avenant 33 » –, techniquement entrée en application le 22 février 2023. Cette nouvelle grille, qui succédait à l’ancienne échelle des salaires en vigueur depuis 2002, prévoyait notamment l’intégration aux salaires des 206 € brut mensuels accordés au titre du Ségur de la santé, un relèvement des plus bas niveaux de rémunération au-dessus du Smic et la mise en place d’un nouveau système d’évolution de carrières tenant davantage compte des compétences et de l’ancienneté.

Augmentations conditionnées...

Problème : l’accord, signé par les employeurs, la CFDT et l’Unsa, mais ni par la CGT, ni par FO, comprenait une clause conditionnant l’application de l’avenant à une prise en charge à 100 % du surcoût des augmentations de salaire pour les établissements par les pouvoirs publics. En outre, « les patrons avaient obtenu de l’Etat que celui-ci les autorise à répercuter le Ségur sur les tarifications à l’acte pour la médecine et la chirurgie, augmentant les tarifs de presque 6,5 % aux frais de la sécu », se souvient Eric Lacoste, membre de la commission exécutive de la CGT Santé privée.

Et lorsqu’en avril dernier, Frédéric Valletoux, alors ministre de la Santé, a décidé de revoir à la baisse les tarifs des activités de médecine, de chirurgie et d’obstétrique (MCO) des hôpitaux publics et des établissements privés non commerciaux (ceux n’augmentant que de + 0,3  contre 4,3 % pour leurs homologues du public), la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), principale organisation d’employeurs du secteur, a fait tomber l’avenant 33, estimant ne plus pouvoir en assurer financièrement l’application.

Les salariés le bec dans l'eau

Dans ce bras de fer entre Bercy et la FHP, les salariés se retrouvent le bec dans l’eau. Ce qui a motivé le préavis de grève déposé par les deux organisations signataires de l’accord. « On a prévu une centaine de points de mobilisation dans tout le pays ! Et la participation des salariés s’annonce tellement massive que les employeurs n’ont eu d’autres choix que de procéder à des réquisitions de personnels – parfaitement illégales – pour en diminuer l’intensité ! », annonce Evelyne Rescanières, secrétaire générale de la CFDT Santé-Sociaux. Avec l’espoir que la mobilisation attendue incitera le gouvernement à revoir ses enveloppes à la hausse et ce, malgré la période électorale actuelle qui paralyse l’action des ministères.

La CGT et FO, pour leur côté, ont choisi de ne pas répondre à l’appel à la grève. Car au-delà des questions de répercussions des augmentations salariales sur les tarifs des médecins réclamées par le patronat et contre lesquelles elles s’étaient élevées lors de la négociation, ces deux organisations sont en désaccord avec la CFDT et l’Unsa sur la façon d’intégrer la « prime Ségur » aux salaires. Les premières exigeant que les 206 € soit décorrélés du salaire minimal afin que les salariés puissent continuer à bénéficier des coups de pouce au Smic, les secondes ayant accepté ce principe « afin de ne pas laisser les personnels les moins payés dépendants des rattrapages du salaire minimal ».

>>> A lire aussi Bass : la CGT signe les deux accords

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