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Comment l’Anap mise sur la semaine de 4 jours pour améliorer l’attractivité

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Aide soignante au travail accompagne personne agée en fauteuil roulant dans couloir hopital clinique maison de retraite

La semaine de 4 jours dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux : un élément de meilleure conciliation des temps professionnels et personnels selon l'Anap.

Crédit photo Reddragonfly - stock.adobe.com
L’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) vient de publier un guide afin de permettre aux établissements de mettre en place une nouvelle organisation du travail hebdomadaire. 

Faire de la semaine de quatre jours un facteur d’attractivité pour des établissements hospitaliers et médico-sociaux confrontés à des difficultés de recrutement et à un fort turn-over, c’est l’un des chantiers auxquels a prévu de s’attaquer l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap). Chargée d’accompagner les établissements de santé dans leur transformation RH pour optimiser leurs performances, l'instance vient d’éditer à leur attention un guide afin de les assister dans la mise en place de ce dispositif de réduction du temps de travail.

Des expérimentations grandeur nature accompagnent d’ailleurs la sortie de ce vadémécum. Au CHU de Bordeaux, par exemple, 17 services sont actuellement accompagnés par l’Anap pour mettre en place la semaine de 4 jours.

Sur le papier, le dispositif a de quoi séduire : une diminution du temps de travail hebdomadaire réduit les temps de trajets des agents, leur offre une meilleure conciliation vie professionnelle-vie personnelle et permet un meilleur lissage de leurs activités sur la semaine.

Conséquences : moins de turn-over chez les agents, moins d’absences dues aux jours de congés posés à la dernière minute, des gains de qualité de vie au travail pour les salariés et de qualité de service pour les usagers et les patients. Cerise sur le gâteau : la diminution du nombre de trajets hebdomadaires réduit d’autant l’empreinte carbone des établissements. De quoi sérieusement creuser l’idée et encourager le développement de cette pratique selon Mathieu Girier, responsable de la performance RH à l’Anap : « Les tensions sur les RH en santé ne faibliront pas. Il est par conséquent indispensable d’acter la concurrence accrue des employeurs dans les métiers hospitaliers les plus sensibles et de se saisir de toutes les opportunités pour renforcer l’attractivité et la rétention des talents dans notre secteur. »

Semaine "de" 4 jours ou "en" 4 jours 

Evidemment, un tel changement dans l’organisation RH ne s’improvise pas. A l’Anap, d’ailleurs, on milite davantage pour la semaine "en" 4 jours – qui se traduit concrètement par une augmentation de l’amplitude hebdomadaire de travail des agents mais réduit leur temps de présence qui peut parfois monter jusqu’à 12 heures quotidiennes lors des périodes de rush – que la semaine "de" 4 jours – qui reviendrait au passage aux 32 heures hebdomadaires. Ce que les établissements pourraient difficilement supporter.

« On a beaucoup prétendu que la semaine en 4 jours ne profitait qu’aux personnels administratifs. Mais ce mode d’organisation du travail permet de réduire les longues journées pour les soignants et les agents d’accompagnement des patients qui peuvent parfois être mobilisés 9, 10, voire 12 heures d’affilée le même jour », explique Mathieu Girier.

Dans le détail, l’Anap présente dans son guide une feuille de route à suivre pour mettre en place cette nouvelle organisation du temps de travail dans les structures hospitalières ou médico-sociales. Cette conduite de la transformation passe notamment par l’implication des directions générales, des directions des services et de celles des ressources humaines. Mais aussi par l’implication des élus du personnel et des instances représentatives du personnel.

Le projet doit également tenir compte des particularités de l’établissement où il est mis en œuvre, mais aussi de certaines professions ou catégories d’agents. Impossible, donc, de l’appliquer par exemple aux médecins, dont le décompte du temps de travail s’effectue à la demi-journée. Difficile aussi, au vu de la réglementation, de le rendre effectif pour les cadres au forfait jours pour qui cette modification du temps de travail équivaudrait à diminuer leur charge de travail annuelle de 20 %, passant de 208 jours à environ 166 jours travaillés. Et donc à leur proposer un forfait jours réduit, soit un temps de travail à 80 % et rémunéré comme tel.

Le guide de l’Anap insiste d’ailleurs sur la communication permanente entre directions et agents qui doit accompagner le processus. Ainsi que sur la nécessité de passer par des étapes expérimentales.

>>> Sur le même sujet: Semaine de 4 jours : bonne idée ou miroir aux alouettes ?

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