UNE JEUNE ETUDIANTE REDOUTE SON ENTREE A L’UNIVERSITE EN RAISON DE DIFFICULTES DANS SES LIENS AVEC AUTRUI. Un partenariat est alors noué entre l’université et une école d’art à Nice pour qu’elle puisse se préparer à son intégration en faculté. Dans le même temps, une aide lui est offerte et un autre partenariat noué afin qu’elle trouve un logement à proximité et qu’elle évite de se confronter aux angoisses générées par les transports en commun. Voilà un exemple de l’accompagnement sur-mesure proposé par un assistant au parcours et projet de vie (APPV). « Nous ne sommes pas un établissement, mais un dispositif, précise Véronique Comes, elle-même APPV à l’Adapei Var-Méditerranée et responsable du dispositif au sein de l’association. Aussi les familles peuvent-elles s’adresser à nous sans nous être envoyées par la maison départementale des personnes handicapées. Ce qui garantit une plus grande fluidité et proximité. »
Les APPV sont de nouveaux professionnels dont le métier se structure progressivement depuis 2016, à l’initiative de Nexem, en partenariat avec des agences régionales de santé particulièrement impliquées et des instituts de formation comme le Cnam. « Le coordinateur intervient une fois que le projet est bâti, identifié ; là, il s’agit d’être présent en amont, un peu comme un assistant à la maîtrise d’ouvrage, distingue Marie Aboussa, directrice du pôle “offre sociale et médico-sociale”. C’est une aide à l’accouchement du projet personnel, ce qui représente un changement de paradigme par rapport à la question de l’autodétermination. Il s’agit de renforcer la capacité d’agir, d’être à côté de la personne, pas de faire à sa place. » Véronique Comes complète : « On reconnaît l’expertise aux parents plutôt qu’à l’établissement. »
L’idée de dessiner les contours de ce nouveau métier est née de « remontées de terrain de nos adhérents, qui voulaient faire évoluer les pratiques professionnelles pour mieux répondre aux besoins des bénéficiaires », synthétise Marie Aboussa. Autre source d’inspiration : le cadre réglementaire qui demande aux familles de travailler des projets de vie, quand certaines ont besoin pour cela d’être aidées, au risque, sinon, que leurs enfants affrontent des pertes de chances.
Cinq associations portent les huit dispositifs pionniers, dont cinq en Nouvelle-Aquitaine, deux en Paca et le dernier, en pause actuellement, dans le Grand Est. Après deux ans d’expérimentation, vient le temps de la structuration et de la mise au point de formations, avec des partenaires que Nexem espère voir se multiplier partout sur le territoire. « Nous souhaitons professionnaliser ce métier, qui est une profession à part entière, et pas uniquement un changement de posture », défend Marie Aboussa, qui y voit un « outil de la réforme de l’offre de services ».
Avec, de surcroît, l’espoir que les APPV élargissent à terme leur champ d’intervention, au-delà du handicap, au grand âge ou aux majeurs protégés.