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7 employeurs de l’éducation populaire sur 10 peinent toujours à recruter

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69,34 % des employeurs de l'éducation populaire et du lien social avouent rencontrer des difficultés pour recruter en 2024.

Toujours confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, les employeurs de l’animation et du lien social tirent la sonnette d’alarme sur le maintien de leurs financements alors que plus de 18 000 postes seront à pourvoir dans leurs branches ces prochains mois.

Le chômage a beau repartir à la hausse dans le pays, les emplois de l’éducation populaire peinent toujours à trouver preneurs. On compte ainsi en 2024 pas moins de 7 372 emplois non pourvus dans les domaines de l’animation, du lien social et familial à en croire le baromètre annuel des métiers en tension coréalisé par le Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire), Hexopée, la fédération des employeurs de l’éducation populaire, et Elisfa, celle des employeurs du lien social et familial, auprès de 2 126 de leurs associations et structures adhérentes.

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Parmi ces emplois qui ne trouvent pas preneurs, des animateurs permanents, des animateurs saisonniers, des éducateurs et travailleurs sociaux, des cadres coordinateurs de services, d’équipes ou de projets, des éducateurs de jeunes enfants ou des auxiliaires de puériculture. Au total, 69,3 % des employeurs sondés avouent être confrontés à des difficultés de recrutement. C’est moins qu’au cours des trois années précédentes (ils étaient 80,5 % en 2021, 76,1 % en 2022 et 72,4 % en 2023), mais « les problématiques demeurent à un niveau élevé », estiment les employeurs. Pire : elles se sont aggravées pour 31 % des structures interrogées, contraignant ainsi les associations à réduire leurs prestations. « Près de 4 structures sur 10 ont connu un impact de ces difficultés de recrutement sur la tenue de leurs activités. Concrètement, cela signifie la baisse du nombre d’usagers accueillis dans les structures, voire des annulations d’activités prévues », déplorent les auteurs de l’enquête.

Des salaires trop bas pour 71 % des employeurs

Raisons invoquées pour justifier ce manque d’attractivité : les salaires trop bas (71 %), le manque de diplôme ou de formation des candidats (62 %), la récurrence des temps partiels (55 %), les faibles perspectives d’évolution de carrière (54 %), le niveau d’engagement demandé (50 %), les horaires proposés (47 %) et les difficultés de transport ou de logement (44 %).

Pour tenter d’y répondre, 50 % des employeurs interrogés ont choisi de travailler à l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail, 36 % ont opté pour l’augmentation des salaires, 35 % ont préféré investir dans le financement de la formation de leurs salariés, 32 % ont décidé de recourir aux contrats d’alternance (apprentissage et professionnalisation) et 18 % ont pris le parti d'augmenter la durée du temps de travail pour limiter les temps partiels. Quelque 13 % ont même été jusqu’à faire évoluer la durée de travail pour transformer des emplois à temps partiel en emplois à temps complet.

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Problème : cette bonne volonté se heurte encore souvent à l’opposition des financeurs, notamment publics, qui, pour des raisons de trésorerie, limitent souvent les ouvertures de postes, particulièrement en CDI. « Pour la première fois depuis le lancement de ce baromètre, la part des projets de recrutement en CDI baisse fortement, de 40 % en 2023 à 34 % cette année. La part des projets de jeunes recrutés en contrat d’apprentissage recule aussi fortement, de 8 % en 2023 à 5 % pour 2025. Ces anticipations des évolutions des politiques publiques budgétaires et en soutien à l’apprentissage appellent à une clarification urgente des décideurs publics sur leur volonté de valoriser nos champs professionnels », alertent les fédérations d’employeurs.

L'appel urgent à une conférence des financeurs

La situation est d’autant plus tendue que les besoins de recrutement, eux, sont à la hausse pour les prochains mois. Quelque 18 576 postes seront à pourvoir dans les structures du lien social et familial et de l’éducation populaire, dont une majorité chez les employeurs de 10 à 49 salariés. Seront massivement recherchés des animateurs saisonniers (12 264 emplois), des animateurs permanents, des directeurs de centres d’accueil collectif de mineurs, des éducateurs et des travailleurs sociaux et des salariés de fonctions support (hébergement, restauration, comptabilité, secrétariat, etc.).

Difficile toutefois d’imaginer, au vu des réductions de crédits des collectivités territoriales financeuses prévues dans les projets de budgets pour 2025, que les ressources soient à la hauteur des besoins. « Il devient absolument nécessaire aux pouvoirs publics de trouver des solutions pérennes et durables pour soutenir le modèle socio-économique des associations employeuses, meilleure garantie de leur capacité à résoudre leurs difficultés de recrutement », plaides les organisations d’employeurs qui appellent à la tenue urgente d’une conférence des financeurs pour débloquer les moyens nécessaires.

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