En 2018, ils étaient 74 % à penser que « beaucoup de personnes » n’avaient pas recours à leurs droits ou allocations sociales. Ce chiffre, certes élevé, est en recul de six points comparé à 2016, d’après le Baromètre de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES).
Cette opinion, majoritairement exprimée chez toutes les catégories de la population, est encore plus prégnante chez les ouvriers, les habitants des communes rurales, les sondés aux faibles revenus et ceux ayant perçu des allocations chômage au cours de la dernière année. Parmi les raisons les plus souvent citées pour expliquer ce phénomène : le manque d’information (44 %) et la lourdeur administrative (25 %). Se placent juste ensuite la volonté d’autonomie (19 %) et une envie de s’en sortir par soi-même (7 %).
1,7 million de personnes éligibles au RSA n'en profitent pas
Les derniers chiffres disponibles sur le non-recours au revenu de solidarité active (RSA) sont vieux de plusieurs années, mais viennent en partie valider l’avis des Français. Dans une étude de 2011, la direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares) révélait que le taux de recours au RSA était en moyenne de 50 %. Autrement dit, 1,7 million de personnes éligibles n’en n’ont pas bénéficié au dernier trimestre 2010, principalement car elles avaient une mauvaise connaissance de cette allocation. Le manque d’intérêt financier n’est lui que très rarement évoqué. La prime d’activité, venue remplacée le RSA en 2016, a elle enregistré un taux de recours moyen de 73 % en effectifs, selon une estimation de la DREES, qui pointe toutefois une « marge d’incertitude » et des mesures « relativement imprécises ».
Le recours aux prestations familiales n’a de son côté presque pas fait l’objet d’estimation. Seul les congés paternité ont été etudiés : en 2013, 68 % des pères d’un enfant de moins de 3 ans éligibles à ce congé, y ont eu recours à la naissance de leur benjamin. Concernant la retraite, la DREES note que qu à l’âge de 70 ans, seuls 68 % des assurés nés en 1942 ont liquidé l’intégralité des pensions de retraite auxquelles ils ont le droit.