Mélanie Tridon, chargée de mission de la rue au logement à la Fondation Abbé-Pierre, a coordonné la réalisation du guide sur les accueils de jour. Elle en explique la singularité.
Pourquoi ce guide ?
On a souhaité le lancer parce qu’il y avait jusqu’à présent très peu de littérature sur le sujet. Des écrits existent sur la veille sociale, mais souvent, ils évoquent les maraudes, pas les accueils de jour. A la Fondation Abbé-Pierre, un colloque avait été organisé en 2016 qui avait permis de récolter beaucoup de matière. Et c’est ce qui nous a incité à produire ce cahier. Le travail avait été lancé avant le Covid, et suspendu de fait. Il a été repris à partir de 2022.
A qui s’adresse-t-il ?
En priorité aux salariés et bénévoles des accueils de jour. Mais aussi aux associations qui souhaitent ouvrir un dispositif. Ou encore aux financeurs et aux partenaires, type assurance maladie, caisses d’allocations familiales, qui veulent comprendre comment on travaille l’accès aux droits ou à la santé.
Qu’y trouve-t-on ?
Outre des éléments de repère, le guide se décline en deux parties. D’abord, les principes d’action : l’accueil inconditionnel, l’action collective, la participation des personnes… Ensuite, les missions : l’accès aux droits, au logement ou à la santé, la remobilisation par la pratique des loisirs, du sport ou de la culture. Ces principes et missions sont illustrés par des initiatives issues de l’un des 27 accueils de jour de la Fondation Abbé-Pierre. Ils mettent en lumière la diversité des établissements, qui n’accueillent pas les mêmes publics et sont implantés dans des territoires différents, de la métropole à la Réunion.
Un exemple ?
Chaque boutique solidarité a son moteur ou son projet social. A Toulouse, où est présenté le guide pour la première fois, l’équipe accueille beaucoup de personnes sans titre de séjour, bloquées administrativement. Elle travaille sur la remobilisation par le biais du sport et de la culture. Ces moments permettent de garder la tête hors de l’eau et de redonner du souffle aux personnes accueillies.
Comment le guide a-t-il été réalisé ?
Il a été co-écrit par des travailleurs sociaux, des bénévoles et des responsables d’accueil de jour, des membres du conseil d’administration et des personnes accueillies. Tous ont participé à l’écriture du cahier mais aussi à la relecture, phase de travail pendant laquelle le guide a énormément évolué. Des financeurs, représentants de CCAS (centres communaux d'action sociale), de l’Etat et de collectivités, ont aussi apporté leur regard. Le troisième et dernier comité de relecture était interne à la Fondation : notre juriste, par exemple, a pu relire sous le prisme de l’accès aux droits.
>>> Pour accéder au guide la FAP
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