Les critiques se multiplient. Alors que les commentaires étaient jusque-là assez élogieux, le rapport "Libault" ne semble plus faire l’unanimité. Rendues publiques le 28 mars, les 175 propositions ont eu le temps d’être analysées, épluchées, décortiquées. Ainsi, trois semaines après, la Fédésap (Fédération française des services à la personne et de proximité) a communiqué à ce sujet en se disant "particulièrement déçue". "Une analyse des propositions laisse craindre à la Fédésap que le changement en profondeur plébiscité par nos concitoyens ne soit qu’un miroir aux alouettes pour les acteurs du domicile", indique-t-elle. Et de déplorer "un manque de considération du rôle des SAAD (Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile) et des professionnels de l’aide et l’accompagnement à domicile", voire "une méconnaissance totale" de leurs problématiques.
"En proposant un soutien financier de 550 millions d’euros pour les SAAD, le rapport semble ignorer que l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) et la PCH (Prestation de compensation du handicap) sont des allocations visant à financer les besoins des personnes et non le modèle économique des SAAD", estime la fédération. De même, "la préconisation d’une tarification de référence nationale APA à 21 euros, combinée à une éventuelle majoration de 3 euros par heure réservée aux seuls SAAD habilités à l’aide sociale, apparaît non seulement déconnectée de la réalité économique des SAAD, mais va encore accentuer les inégalités de traitements dans les territoires". Et la Fédésap de conclure, lapidaire, qu’il s’agit "d’une occasion manquée de faire des SAAD, les acteurs centraux de la coordination des parcours de vie des personnes âgées".