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MNA : la France jugée suffisamment protectrice du droit au recours par la CEDH

Accueil des MNA : la France offre-t-elle des garanties procédurales suffisantes ?

La Cour remarque notamment que malgré des garanties procédurales existantes, il y a eu, dans le cas d'espèce, une violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Crédit photo Adobe Stock
Considérant avoir été privé de son droit à un recours effectif par les autorités françaises, un jeune migrant a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) afin de faire constater cette violation et obtenir réparation.

L’affaire. Le 16 janvier 2025, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) s’est prononcée sur une question relative à la présomption de minorité. Ce dossier concernait un ressortissant guinéen se présentant comme mineur non accompagné (MNA) en France en janvier 2020. Un examen psychologique effectué un mois plus tard a établi, sans certitude, que le jeune homme était en réalité majeur. Sa demande d’assistance éducative a ensuite été rejetée et il a été mis fin à la mesure d’assistance éducative dont il faisait l’objet.

  • L’intéressé a ensuite saisi le juge des enfants pour obtenir une admission à l’aide sociale à l’enfance (ASE) jusqu’à sa majorité.
  • Un référé a également été introduit afin qu’il puisse bénéficier d’un hébergement, qu’il puisse se nourrir et bénéficier d’un suivi médical.
  • Des requêtes rejetées par les juges, ainsi que par le Conseil d’Etat, intervenant en appel de ces décisions.
  • En janvier 2021, la cour d’appel de Limoges a décidé d’infirmer le jugement relatif à l’assistance éducative et a ordonné une prise en charge par l’ASE jusqu’à la majorité du requérant.
  • Se sont ensuivis des recours pour demander réparation des préjudices subis, que la justice n’a pas reconnus comme recevables.

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Les revendications. Le requérant décide finalement de saisir la CEDH le 30 mars 2020, au motif notamment du non-respect de sa vie privée et familiale et du manque de recours effectif à l’encontre de la décision de refus de prise en charge.

La décision. La cour européenne indique qu’à la suite d’examens administratifs et médicaux, la minorité de l’intéressé a pu être établie. Néanmoins, il n’y a aucune preuve quant à la remise des conclusions de ces examens au requérant. Tout comme il n’y a aucun document démontrant la transmission des résultats de son examen psychologique effectué en février 2020.

  • Par ailleurs, la CEDH note également que l’ensemble des décisions relatives au refus d’assistance éducative n’étaient pas motivées.
  • En outre, les mentions faites dans la décision de rejet de la demande de prise en charge étaient non seulement incomplètes, mais aussi imprécises.
  • Ainsi, la Cour conclut à une violation de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme, relatif à la vie privée.
  • Néanmoins, malgré l’ensemble de ces éléments, la juridiction européenne vient établir que le requérant a pu bénéficier de l’arsenal juridique interne afin de faire valoir ses droits.
  • Elle en déduit donc que celui-ci bénéficiait de garanties procédurales pour attaquer les violations alléguées et qu’il n’y a aucune violation manifeste de son droit au recours effectif.

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La France est finalement condamnée à verser 5 000 € au requérant pour dommage moral.

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