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Le décret sur les logements insalubres retoqué par le Conseil d’Etat

Le décret sur les logements insalubres retoqué par le Conseil d’Etat

Le décret considérait que, sous certaines conditions, un logement avec une hauteur sous plafond de 1,80 mètres était propre à l'habitation.

Crédit photo Ourson+ - stock.adobe.com
Plusieurs associations avaient saisi le Conseil d’Etat contre un décret, publié au Journal officiel du 30 juillet 2023, portant sur les règles sanitaires d’hygiène et de salubrité des locaux d’habitation et assimilés. Elles ont eu gain de cause.

L’affaire. La Fondation Abbé-Pierre, le Secours catholique, ATD quart monde ainsi que la Confédération nationale du logement ont été considérés par le Conseil d’Etat comme justifiant d’un intérêt à demander l’annulation d’un décret du 29 juillet 2023. Ce dernier vient notamment préciser les situations d’insalubrité et donne une liste de critères permettant de qualifier un logement comme indigne à l’habitation.

Il prévoit que cette dénomination peut être appliquée :

  • aux caves, sous-sols, combles, pièces dont la hauteur sous plafond est insuffisante, aux pièces de vie dépourvues d’ouverture sur l’extérieur ou d’éclairement naturel suffisant ;
  • aux locaux par nature impropres à l’habitation et ceux utilisés dans des conditions conduisant à leur suroccupation ;
  • aux installations, locaux, immeubles ou groupes d’immeubles constituant un danger ou un risque pour la santé ou la sécurité physique des personnes.

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Les observations. Il était prévu, avant toute publication du décret, que le Haut Conseil de la santé publique serait consulté. Le Conseil d’Etat remarque que l’organisme a effectivement été saisi une première fois.

  • Ce dernier a ensuite rendu un avis, en ajoutant notamment au projet de décret une condition d’enfouissement dans le sol, au-delà duquel le logement ne peut plus être considéré comme à usage d’habitation.
  • Or ce critère ne figurait pas dans la version finale du décret.

Par ailleurs, la Haute Juridiction administrative remarque qu’un élément était manquant lors de la soumission du projet de décret à la Haute Autorité de la santé publique.

  • Ce dernier retenait qu’une hauteur sous plafond comprise entre 2,20 m et 2,50 m suffisait à caractériser une situation d’insalubrité.
  • Cependant, le texte publié au Journal officiel considère qu’une hauteur sous plafond égale ou supérieure à 2,20 m est suffisante pour un usage d’habitation.
  • Cette hauteur pouvait être ramenée à 1,80 m « pour les locaux disposant au moins d’une pièce principale ayant un volume habitable au moins égal à 20 m cubes ».

Pour toutes ces modifications apportées au décret final, la Haute Autorité de la santé publique n’a pas été consultée.

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La décision. Le Conseil d’Etat conclut, dans sa décision du 29 août 2024, que ces changements portaient sur des éléments essentiels au regard de la règlementation. Ainsi, « une telle omission de consultation a été susceptible d’exercer une influence sur le contenu du décret attaqué ». Il décide ainsi de supprimer la section dans laquelle les dispositions litigieuses étaient insérées.

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