« Un coup de canif dans la dynamique ». Telle est l'image retenue par Laurent Grandguillaume, président de l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) face à la baisse des modalités de financement du dispositif. Par un arrêté publié au Journal officiel (JO) du 31 juillet, la contribution de l'Etat du volet Emploi passera de 102 % à 95 % du Smic [Salaire minimum interprofessionnel de croissance] au 1er octobre. Cinquante-huit territoires ainsi que ceux dont l’habilitation est en cours sont ainsi concernés.
« En réduisant cette année de plusieurs millions d’euros le financement des emplois, c’est tout le modèle économique des entreprises à but d’emploi qui se trouve fragilisé », dénoncent, dans un communiqué, une dizaine* de fédérations et d’associations partenaires du dispositif qui en appellent au maintien des moyens octroyés initialement. Parmi les conséquences attendues, une diminution des recrutements et une augmentation des disparités entre territoires. « Et ce, alors que l’expérimentation prévoit que chacun d’entre-eux bénéficie des mêmes conditions », souligne Laurent Grandguillaume. « La réduction du budget les forcera à monter très vite en chiffre d’affaires pour assurer l’équilibre économique de l’entreprise, ce qui va se répercuter sur les embauches et sur les plans de développement ».
L’arrêté intervient dans un contexte où plus d’un million de personnes restent sans emploi depuis plus de trois ans et où le projet TZCLD se développe dans plusieurs états européens tels que la Belgique, l’Allemagne ou l’Italie.
(1) ATD Quart monde, Emmaüs France, la Fédération des acteurs de la solidarité, Pacte civique, Secours catholique Caritas France, Expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée, APF France handicap, Coorace et Solidarités nouvelles face au chômage sont signataires du communiqué.