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Prostitution des mineurs : un dispositif expérimental mis en place en Seine-Saint-Denis

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Prostitute working on the street

Photo d'illustration

Crédit photo Photographee.eu - stock.adobe.com
Afin de permettre une meilleure prise en charge des mineurs victimes de prostitution, le département de la Seine-Saint-Denis, le tribunal judiciaire de Bobigny et l’Amicale du Nid 93 ont signé au début du mois un protocole expérimental. Lequel comprend la création d’un poste de travailleur social pour suivre les dossiers sur l’ensemble de la chaîne.

Pour aider les mineurs victimes de prostitution, les acteurs de terrain se trouvent bien souvent démunis. Face à un phénomène ancien mais en pleine mutation, le tribunal judiciaire de Bobigny, le département de la Seine-Saint-Denis, l’Amicale du Nid 93 ainsi que plusieurs acteurs du territoire ont signé le 10 juillet un protocole expérimental. Concrètement, celui-ci acte la création d’un poste de travailleur social financé par le département par le biais de crédits alloués par l’Etat dans le cadre de la stratégie pauvreté, dont bénéficie la Seine-Saint-Denis. Le rôle du travailleur social sera d’établir un suivi détaillé des dossiers des mineurs, « du signalement aux mesures d’assistance en passant par l’évaluation ». Les signataires s’engagent par ailleurs à mieux coordonner leurs actions pour fluidifier les suivis.

Un tiers ont entre 13 et 15 ans

Cette initiative s’ancre dans un travail de plusieurs mois sur le territoire. L’an passé, la procureure de la République a été saisie de faits prostitutionnels pour 95 mineurs au sein du département. De sa volonté, un groupe de travail a été lancé, réunissant les associations, le département et le Centre départemental enfants et familles. « Ses travaux ont été nourris par les constats d’une étude, parue en novembre 2019, et initiée par l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes de la Seine-Saint-Denis », détaille le département dans un communiqué de presse. Selon cette étude, un tiers des prostitués mineurs ont entre 13 et 15 ans et, dans neuf cas sur dix, ces personnes ont vécu des violences dans l’enfance.

Une banalisation du phénomène

Pour Patricia Léger, directrice territoriale de l’Amicale du Nid 93, ce protocole « inaugure un travail concret de prévention et d’accompagnement des jeunes qui se font happer par le système prostitutionnel. Avec les actrices et acteurs de terrain en lien avec ces jeunes, il faut lever le silence sur cette non-sexualité et ces nouvelles formes de violences sexuelles customisées, “glamourisées” et banalisées sur les réseaux sociaux et dans leur environnement, au profit pervers de proxénètes et acheteurs qui utilisent cette jeunesse. »

Cette « glamourisation » du phénomène semble de plus en plus prégnante et avait déjà été évoquée lors d’une récente visioconférence organisée par l’Assemblée des femmes. « Dans beaucoup de quartiers, se prostituer est presque devenu un statut social, car les filles gagnent beaucoup d’argent, expliquait alors Ouarda Sadoudi, cofondatrice du Féminisme populaire et de l’association Home. Certains termes, comme “escort girl”, normalisent la prostitution. »

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