La survie de la population dans une société marquée par l’augmentation des prix. Dans un contexte inflationniste, les Français ont de plus en plus de mal à faire face aux dépenses de la vie quotidienne. Il faut dire que, par rapport à 2022, les prix ont augmenté de 14 % pour l’énergie en 2023, et de 15 % pour l’alimentation.
Une partie des Français ne pourrait pas se chauffer correctement au sein de leur logement, et n’aurait pas la possibilité de manger un repas complet tous les jours. Ils sont touchés par ce que l’on appelle une situation de privation matérielle et sociale. Autrement dit, ils ne sont pas en mesure de couvrir les frais liés « à au moins cinq éléments de la vie courante sur les treize considérés comme souhaitables pour avoir un niveau de vie acceptable ». D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), sont concernées les personnes qui ne peuvent pas, pour des raisons financières :
- Avoir de véhicule personnel,
- Maintenir leur logement à une bonne température,
- Remplacer les meubles hors d’usage,
- Payer leur loyer ou les factures,
- Dépenser une petite somme d’argent pour soi,
- Faire face à l’imprévu,
- Avoir accès à Internet,
- Retrouver des connaissances pour faire une sortie,
- Avoir de loisirs,
- S’offrir une semaine de vacances,
- Disposer de deux bonnes paires de chaussures,
- Manger un repas contenant des protéines tous les deux jours,
- Acheter des vêtements neufs.
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Au début de l’année 2023, cette situation concernait pas moins de 9 millions de personnes. Soit 13,1 % de la population en France métropolitaine, selon une étude de l’Insee parue le 11 juillet 2024.
Un type de ménage spécialement touché. Le rapport de l'institut établit un lien entre ces risques de privation matérielle et le niveau de vie, la catégorie socio-professionnelle, le niveau de diplôme, l’âge et le type de ménage. Il montre ainsi que les familles monoparentales sont particulièrement exposées :
- En 2023, 6 % des couples sans enfants vivraient dans une situation de précarité matérielle et sociale, contre 28,8 % pour un parent élevant seul ses enfants,
- Cela touche également très fortement des familles nombreuses : 19,6 % d'entre elles sont dans cette situation de précarité,
- L’étude note également que cela peut avoir des répercussions sur les enfants,
- A titre d’exemple, 27 % des personnes qui vivaient à 14 ans dans une famille dont la situation financière était très mauvaise se retrouvent dans une condition de privation matérielle et sociale,
- Au contraire, cela ne concerne que 10 % des personnes ayant vécu dans un foyer stable économiquement.
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