Loin des idées reçues sur le chômage, les demandeurs d’emploi ont tendance à se montrer plutôt résilients. C’est ce que montre le 6e Baromètre de la perception du chômage et de l’emploi réalisé conjointement par l’Unedic et l’observatoire du Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap) paru ce mois de décembre. Interrogés sur leurs perspectives d’avenir proche, 88 % des chômeurs se décrivent comme « dynamiques », 90 % « persévérants » et 82 % « courageux ».
Cette perception d’eux-mêmes est d’ailleurs très éloignée de celles que les personnes en emploi peuvent avoir des chômeurs. « Les actifs en emploi prêtent volontiers aux demandeurs d’emploi des attitudes de culpabilisation », notent l’Unedic et le Cepremap. Ils ne sont ainsi que 35 % à juger les demandeurs d’emploi « dynamiques », 46 % « persévérants » et 39 % « courageux ». Même leur sociabilité est remise en question puisque seuls 60 % des actifs en emploi leur prêtent cette qualité contre 79 % des chômeurs qui se définissent ainsi.
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Stress et isolement
Cependant, ces chiffres ne sauraient faire l’impasse sur l’épreuve que représente le chômage. « La perte d’emploi entraîne un choc négatif majeur sur la satisfaction dans la vie, dont l’effet perdure dans le temps, jusqu’au retour à l’emploi, voire jusqu’à la retraite pour les plus âgés », notent les auteurs de l’enquête. D’une manière générale, les demandeurs d’emploi expriment un mal-être sur leur situation. 53,6 % des chômeurs s’avouent ainsi « stressés » (contre 43,2 % des actifs en emploi), 51,4 % « inquiets » (40,3 % des actifs en emploi), 48,5 % « fatigués » (47,1 % de leurs homologues en emploi), 32,6 % « tristes » (22,8 % des actifs en emploi) et 31,2 % « pessimistes » (c’est le cas de 26,8 % des actifs en emploi).
A cela s'ajoute le sentiment de perdre le contrôle de leur propre vie (61 % ont le sentiment de ne pas avoir choisi l’existence qu’ils mènent actuellement), un sur trois se sent « seul et isolé » et 12 % indiquent avoir à ce point perdu le contact avec leurs proches qu’ils ne sauraient vers qui se tourner en cas de besoin. « Le chômage va donc de pair avec un sentiment de lien social dégradé, et ce au moment où les liens sociaux sont les plus nécessaires, tant pour faire face aux conséquences de la perte de revenus liée au chômage que pour retrouver un emploi », révèle le baromètre.