Après neuf mois de report, la Première ministre Elisabeth Borne annonce aux fédérations du secteur le contenu du Pacte des solidarités. Le plan gouvernemental de prévention de la pauvreté entend corriger les inégalités structurelles et répondre à l’urgence sociale.
Plusieurs axes ressortent :
- la prévention de la pauvreté dès l’enfance ;
- le retour à l’emploi ;
- la lutte contre la grande exclusion ;
- la transition écologique.
« D’autres volets sont prévus pour lutter contre la stigmatisation des plus pauvres, pour adapter les politiques publiques à certains territoires ruraux ou aux outre-mer et simplifier les relations avec les associations », souligne la cheffe du gouvernement qui affirme que ce plan représente « une augmentation de 50 % des crédits dédiés à la pauvreté par rapport à la stratégie précédente ».
En termes d’aide alimentaire, pour répondre à l’urgence et couvrir les besoins des associations, un soutien exceptionnel devrait être intégré au projet de loi de finances (PLF) pour 2024. S’y ajouteront 80 millions d’euros de crédits européens supplémentaires répartis sur quatre années.
Lutter contre la précarité étudiante
Par le biais du pacte, le gouvernement s’adresse également à la situation des étudiants : les repas Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) à 1 € restent maintenus et seront disponibles pour l’ensemble des élèves en difficultés. Pour le logement de ce public, la Première ministre annonce la rénovation, d’ici à 2027, de 12 000 places et 30 000 nouvelles places.
Pour sa part, le parc d’hébergement d’urgence du droit commun reste stable, avec le maintien, l’année prochaine, des 203 000 places financées cette année. Selon Matignon, la grande pauvreté devrait se résorber grâce à la domiciliation de plus de 100 000 personnes supplémentaires chaque année. Le renforcement de l’accompagnement et des soins proposés aux femmes en situation de précarité font aussi partie des objectifs.
En matière de prévention de la précarité énergétique, les crédits alloués au dispositif MaPrimRénov, qui permet aux propriétaires de bénéficier d’une aide de l’Etat pour réaliser des travaux, devraient « quasiment » doubler. « Et ce, afin de toucher davantage de ménages et de diminuer le reste à charge des plus pauvres », précise Elisabeth Borne.
Aider les retraités
Pour les familles avec enfants, la continuité de la mise en place de petits déjeuners gratuits au sein des écoles et l’accompagnement des enfants mal logés dans leur scolarité sont par ailleurs annoncés. La revalorisation des retraites les plus modestes constitue une autre mesure attendue. Un million de personnes devrait ainsi percevoir 600 € annuels supplémentaires.
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Enfin, en termes de retour à l’emploi, une prime de reprise d’activité adaptée au projet professionnel et à la situation de chacun devrait être versée. « C’est par le travail que l’on peut s’en sortir », insiste la cheffe du gouvernement.
Ce plan, qui doit entrer en vigueur en janvier prochain, ne contient en revanche aucune revalorisation des minima sociaux, ni de réouverture de places d’hébergement d'urgence comme le réclame les associations : « 6 000 personnes appellent chaque soir le 115 sans se voir proposer de solutions et 2 000 enfants dormaient dans la rue cet été », rappelait ainsi le collectif Alerte le 11 septembre dernier.