« Les associations déplorent l'absence d'un objectif chiffré d'éradication de la pauvreté comme le prévoit pourtant la loi (article L115-4-1 du code de l’action sociale et des familles). » Organisée le 14 novembre, la concertation entre Paul Christophe, ministre des Solidarités, Anne Rubinstein, déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, et les associations de lutte contre la précarité se solde par de vives inquiétudes.
Cette réunion d’échanges – la seconde fois depuis juin – entendait évaluer la situation au regard des engagements actés par le Pacte des solidarités. Ce dernier étant censé avoir comme objectif d'éradiquer la pauvreté. Dans un communiqué publié le 15 novembre, le collectif Alerte (1) dénonce un effort gouvernemental trop parcellaire sur le plan financier. « Il est encore loin de l’augmentation de 50 % promise par la Première ministre, Elisabeth Borne », pointe le document.
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La fragilité de la réforme France travail
Pour sa part, et par voie de communiqué également, le ministère des Solidarités souligne que « le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une hausse de 61 millions d’euros des crédits de son ministère. Cette enveloppe de 342 millions d’euros est ainsi en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente, illustrant la détermination de l’État à donner aux acteurs de la solidarité les moyens nécessaires à leurs missions. »
Les associations dénoncent, elles, une stratégie vouée à l’échec dans le contexte de remontée du chômage. En effet, alors que la réforme France travail doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, aucun décret du gouvernement ne prévoit les sanctions auxquelles s’exposent les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) s’ils n’effectuent pas les heures d’activités dont ils doivent s’acquitter. « Nous demandons la transmission en urgence de ce texte avant sa publication », note le collectif.
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Poursuivre la réduction du non-recours
Les associations souhaitent par ailleurs entamer le dialogue autour de l’allocation sociale unique dont le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le démarrage. De nouvelles discussions permettraient de partager les objectifs et de s’appuyer sur le travail de concertation autour du revenu universel d’activité. Enfin, le collectif Alerte souhaite endiguer la progression du non-recours et attend des mesures plus efficaces.
Alors que Paul Christophe a exprimé sa volonté de poursuivre un pilotage commun de la mise en œuvre du pacte au niveau territorial, « les associations de solidarité se tiennent prêtes à travailler avec le gouvernement pour relever l’ambition de la politique de lutte contre la pauvreté », conclut le collectif Alerte.
(1) Regroupement de 35 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l'exclusion.
>> Lire le communiqué du collectif Alerte