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Nouvelle mobilisation pour les enfants sans abri

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Enfants à la rue sans abrism parlementaires hébergement d'urgence politique projet de loi de finances

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2023, 8 351 ménages n'ont pas trouvé de solution d'hébergement auprès des services du 115.

Crédit photo Jean-Michel Delage / Hans Lucas / AFP
Face à la situation alarmante de l’accroissement du nombre de personnes à la rue, cinquante-cinq parlementaires profitent du contexte d’examen du projet de loi de finances 2024 pour se faire entendre.

Rendue publique le 17 octobre, une tribune transpartisane signée par 55 parlementaires s’ajoute à la longue liste des actions menées pour faire face à l’accroissement du nombre de personnes contraintes de dormir dehors quotidiennement. Les derniers chiffres en attestent : dans la nuit du 2 au 3 octobre, le baromètre « Enfants à la rue » enregistrait 2 822 mineurs restés sans solution d’hébergement alors que leurs familles avaient pu contacter les services du 115. Ce dernier recensement marque une hausse de 42 % par rapport à celui effectué fin août. Au total, on décompte 8 351 demandes non pourvues ce même soir, soit 2 500 personnes de plus qu’en juin dernier.

Gestion au coup par coup

En substance, le document signé par les parlementaires dans le contexte d’examen du projet de loi de finances pour 2024 (PLF) demande l’augmentation de la capacité du parc d’hébergement et la mise en œuvre d’une programmation pluriannuelle « de la rue au logement ». Deux requêtes déjà formulées de longue date par les associations du secteur.

« Nous sommes inquiets. Nous sentons que nous sommes dans un contexte où la réponse intervient de façon conjoncturelle. La gestion au thermomètre et le stop and go perdurent et coûtent plus cher que si des réponses structurelles étaient apportées », souligne Nathalie Latour, directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), à l’occasion d’une conférence de presse organisée avec d’autres associations (1) pour échanger sur la situation des enfants à la rue et proposer des solutions ce mardi 17 octobre.

Autre constat : le maintien des 203 000 places d’hébergement en 2024, acté par le Pacte des solidarités, reste insuffisant. Parmi les conséquences relevées, le tri des personnes mises à l’abri au regard de leurs vulnérabilités : enfants, femmes enceintes, personnes malades…

> A lire aussi : « Territoires zéro non-recours » : on connaît les détails du plan d’action

« Les droits fondamentaux des enfants ne sont pas respectés », rappelle Béatrice Lefrançois, secrétaire générale France pour l’Unicef. « Actuellement, 42 000 mineurs sont hébergés, dont 30 000 en hôtels sociaux. Les problèmes de santé mentale, la qualité du sommeil ou les déménagements successifs impactent lourdement la scolarité. Nous lançons une grande consultation. Des enfants âgés de 6 à 18 ans seront auditionnés sur leur perception et leur ressenti de la pauvreté. »

Une construction de logements indispensable

Pour les acteurs associatifs et les députés mobilisés, l’ensemble des publics se voit fragilisé. Par exemple, depuis plusieurs mois dans la métropole lyonnaise, 190 jeunes étrangers isolés vivent sous des tentes, les expulsions locatives augmentent et plus de 200 personnes squattent le bâtiment de Gerland (Lyon 7). « La crise se situe dans la réponse apportée. Les collectivités se voient contraintes de sortir de leurs compétences pour faire face à l’urgence. Si l’Etat est défaillant, elles ne peuvent pas tout ! », assure Marie-Charlotte Garin, députée Europe écologie Les verts de la 3e circonscription du Rhône.

Plus globalement, selon les associations, l’urgence se porte sur la construction de logements. « Depuis 2017, la production de HLM ne cesse de chuter. Il faut des logements car on ne peut pas rester dans l’hébergement indéfiniment. Il faut aussi faire respecter la loi qui prévoit que 40 % du contingent des réservataires tels que les communes ou les bailleurs sociaux soient alloués aux ménages les plus précaires. Les plans Logement d’abord ont le mérite d’exister, il faut s’y référer », conclut Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre.


(1) Le Collectif des associations unies, Jamais sans toit, Unicef pour chaque enfant et l’association des parents d’élèves adhérents (FCPE) ont organisé la conférence de presse « Plusieurs milliers d'enfants à la rue quand cela va-t-il s'arrêter ? »
>> La tribune « Agir pour en finir avec les sans-abrisme des enfants : un devoir commun »

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