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Loi SRU : la Fondation Abbé Pierre prône un renforcement pour plus de justice sociale

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Promulguée en 2000, la loi SRU entend répondre à la pénurie de logements sociaux tout en améliorant la répartition de l'offre sociale entre les communes pour contrer le phénomène de ségrégation sociale.

Crédit photo Adobe stock
Quelques semaines après la présentation, en conseil des ministres, d’un projet de loi relatif au développement de l’offre de logements abordables donnant davantage de pouvoirs aux maires, la fondation Abbé Pierre réplique. Par la publication d’une analyse des performances inégales des communes concernant le respect des objectifs de la loi SRU, elle formule des préconisations concrètes en faveur de la justice sociale.

Renforcer la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain). Telle est l’alternative prônée par la fondation Abbé Pierre pour faire face à la tension qui pèse sur le secteur. A la suite d’une étude commandée par la fondation à plusieurs étudiants de Master 2 d’urbanisme de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et dont les résultats ont été rendus publics le 23 mai, le diagnostic est posé.

A l’heure où 2,6 millions de ménages (chiffres 2023) sont en attente d’un logement social, la production reste en baisse dans le parc. « Pour la quatrième année consécutive, 2023 a vu le nombre de logements sociaux produits rester sous la barre des 100 000 », détaille le document.

Entre manque de volonté et contraintes

En parallèle, des centaines de communes n’appliquent pas la loi. Sur 1 031 villes soumises au quota de 25 % de logements sociaux à atteindre, 659 n’ont pas rempli leurs objectifs entre 2020 et 2022. Si le manque de volonté politique apparait comme la principale cause de résistance à la législation, certains élus dénoncent « la rigidité d’une loi qu’ils considèrent inadaptée aux contraintes auxquelles ils font face au quotidien », soulignent les auteurs de l’étude. Ainsi, le coût du foncier, les contraintes naturelles ou patrimoniales interviendraient aussi.

> Sur le même sujet : Logement social : les maires et les associations montent au créneau contre le projet de loi Kasbarian

Pour y faire face et contrer toute limite à l’élargissement du parc, la fondation souhaite voir objectiver systématiquement les contraintes et les outils mobilisés par les communes pour construire des logements sociaux. « Cela permettrait de différencier les élus confrontés à de réelles contraintes de constructibilité de ceux qui les utilisent pour justifier leurs mauvais résultats ». Pour inciter à respecter la loi, des aides financières pour les maires « bâtisseurs » pourraient être prévues afin de soutenir les construction d’infrastructures et d’équipements publics. A contrario, le renforcement des sanctions financières applicables aux communes carencées deux fois de suite bloquerait le phénomène d’impunité.

Enfin, la fondation Abbé Pierre souhaite voir rehausser la part de logements sociaux à 30 % dans les communes les plus tendues.

>> La synthèse de l’enquête Les communes face à la loi SRU, entre contraintes réelles et manque de volonté politique

> A lire aussi : Crise du logement : « Les réponses apportées par l’Etat ne sont pas à la hauteur du défi »

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