A l’occasion de la 17e journée de refus de l’échec scolaire, l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) avec Trajectoires Reflex et l’Union nationale des associations familiales (Unaf) ont publié un rapport sur la parentalité face aux inégalités.
Une exposition considérable à la précarité et au chômage. Cette situation de fragilité des familles se constate tant au niveau financier qu’au niveau de leur rythme de travail.
- 38 % des personnes interrogées perçoivent un revenu inférieur au salaire moyen, et pas moins de 19 % déclarent gagner moins de 1 000 € par mois,
- 69 % d’entre elles ont des horaires atypiques, soit parce qu’elles commencent tôt ou finissent tard, soit parce qu’elles travaillent le week-end ou plus de 39 heures par semaine.
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Beaucoup de parents gèrent seuls leurs enfants. La moitié des familles interrogées déclarent devoir s’occuper seules de leurs enfants.
- 17 % disent se reposer sur leurs aînés, 28 % sur leur famille proche, et 23 % indiquent être épaulés par leur cercle d’amis,
- Dans le pire des cas, certains sont sans solution de mode de garde,
- 29 % des parents d’enfants de moins de 6 ans ont, quant à eux, recours à un professionnel.
Une situation complexe, souvent liée à l’occupation professionnelle. Les parents qui travaillent, par exemple, sont moins touchés par un manque de solution de garde sur la durée.
Peu de moments de partage avec leurs enfants. 59 % des familles affirment soit ne pas pouvoir profiter pleinement de leur temps libre avec leurs enfants, soit très rarement.
- Le premier obstacle à ces temps de qualité est avant tout le manque de disponibilité, pour 53 % des personnes interrogées,
- Le deuxième frein évoqué est celui du manque de moyens pour pratiquer des activités payantes.
Un suivi difficile de la scolarité. Que ce soit au sein des foyers monoparentaux ou des couples, ce sujet est porté par un seul parent. Sur l’ensemble des personnes interrogées :
- 37 % d’entre elles affirment ne pas arriver à s’occuper des devoirs de leurs enfants pour des raisons diverses, telles que la peur de se tromper, des difficultés de maîtrise du français, ou encore parce qu’ils ont eux-mêmes rencontré des complications dans leur parcours scolaire,
- Une difficulté qui s’accroit avec l’âge des enfants, et les classes,
- Pour cause, en primaire 60 % indiquent pouvoir aider pour les devoirs, contre 50 % au collège, et 47 % au lycée,
- Par ailleurs, un quart des familles interrogées avouent trouver difficile l’utilisation des outils numériques permettant le suivi de la scolarité.
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Préoccupations importantes pour l’avenir. Pas moins de 58 % des parents interrogés indiquent être particulièrement inquiets pour l’avenir de leurs enfants.
- Pour plus de la moitié d’entre eux, la crainte est liée aux mauvaises fréquentations, ou encore à la peur de l’échec scolaire,
- Et, pour 53 % des parents, il existe une réelle angoisse quant aux dangers auxquels peut être exposé l’enfant.
Face à ces inquiétudes, les répondants demandent à être accompagnés, écoutés et conseillés, sur des thématiques variées :
- La scolarité,
- L’aide aux devoirs,
- L’orientation scolaire,
- La sociabilisation de l’enfant,
- La gestion de ses émotions.
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Zoom sur les familles monoparentales. Sur l’ensemble des foyers interrogés pour les besoins du rapport, 260 étaient monoparentaux. Le document final montre que ces derniers sont particulièrement exposés à la précarité, notamment financière.
- 47 % d’entre eux vivent avec moins de 1 400 € par mois,
- 28 % déclarent être au chômage, contre 16 % des couples.
Des difficultés qui sont accentuées par leur manque de possibilité de mode de garde.
- 38 % n’ont aucune solution,
- 43 % de ceux qui recherchent un emploi sont dans cette même situation.
Une réalité qui pèse sur les familles, d’autant plus que, pour 30 % des personnes interrogées, cela les empêche de passer du temps avec leurs enfants.
- Pour 41 % d’entre elles, la limite est essentiellement financière,
- Vient ensuite la difficulté de se déplacer, pour 14 % des foyers.
En ce qui concerne les sujets d’inquiétude, les mêmes thématiques sont partagées autant par les familles monoparentales que les couples.
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