Parmi les 984 structures répondantes à ce baromètre réalisé par Hexopée, une organisation professionnelle représentative dans les domaines de l’animation, du sport, du tourisme social et familial et des foyers et services pour jeunes travailleurs, seuls 27 % déclarent disposer d’une visibilité budgétaire à plus de six mois. Pire, elles sont 29 % à estimer que leur trésorerie ne pourrait pas tenir au-delà de trois mois.
Une situation financière structurellement difficile pour la majorité des employeurs de l’éducation populaire, encore aggravée par l’inflation et le manque de soutien des financeurs. Les conséquences directes pèsent, entre autres, sur la tarification des activités ou sur les choix en matière d’emploi.
Parmi les points clé révélés par ce baromètre :
- 29 % des financeurs publics ont réduit leur apport ;
- pour 30 % des structures, l’exécution du budget s’est révélée nettement plus dégradée que leurs prévisions. A cause de l’inflation (28 %) et de la hausse des rémunérations des salariés (35 %) ;
- 39 % des employeurs de l’éducation populaire ont été contraints de renoncer à des investissements en 2023, entravant la capacité à innover et à développer l’emploi ;
- 27 % des structures estiment que l’inflation a dégradé les relations avec leurs salariés.
Face à ces coûts croissants et ce manque de moyens patent, certains acteurs de l’éducation populaire ne voient plus de perspectives. Certains envisagent même de fermer leurs structures : 29 % des répondants au baromètre Hexopée estiment faire face à de graves préoccupations, pouvant amener à des choix difficiles (dépôts de bilan).
« Ce baromètre est une démonstration angoissante d’une réalité sur laquelle nous ne cessons d’alerter depuis maintenant deux ans, précise David Cluzeau, délégué général de l’organisation. L’indifférence des pouvoirs publics aux difficultés financières d’un champ économique qui regroupe près de 200 000 salariés et qui participe à ressouder la cohésion de la société, conduit les gouvernances de nos entreprises non lucratives à envisager soit une répercussion de l’inflation sur les bénéficiaires de nos activités – à laquelle nous nous refusions jusqu’ici pour respecter notre objet d'intérêt général –, soit à prendre des mesures difficiles en matière d’emploi pour assurer la pérennité des structures et sauvegarder un maximum des postes. Nous réitérons ainsi nos demandes urgentes d’une prise de responsabilité des financeurs publics, indissociables du modèle économique de nos structures non lucratives et d’intérêt général. »