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Les attentes des associations unies pour le logement des défavorisés bientôt reçues à Matignon

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Dans une longue lettre ouverte rendue publique vendredi 3 mai, le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées fait le tour de ses inquiétudes et de ses attentes avant sa rencontre, prévue le 14 mai, avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en présence des ministres du Logement, Cécile Duflot, et de l'Intérieur, Manuel Valls.
Depuis leur précédente réunion à Matignon, en novembre dernier, les 34 associations de solidarité ont certes pris acte de la mission "confiée à François Chérèque, afin d'établir un suivi des avancées du plan quinquennal" de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale.

Des objectifs partagés

Néanmoins, les organisations expriment, dans ce courrier, plusieurs "sujets d'inquiétude (...) à propos des orientations qui se font jour concernant le volet hébergement/logement" et souhaitent alerter le gouvernement sur le fait que "la situation des plus fragiles de notre pays n'a toujours pas changé".
Et ce malgré des objectifs positifs, certes, qui sont d'ailleurs partagés par le collectif, à l'instar de la production de 150 000 logements sociaux par an, du relèvement de la loi SRU à 25 % de logements sociaux dans le parc locatif des communes concernées, de l'encadrement des loyers dans le parc privé, de la mobilisation des logements vacants ou de la baisse de la TVA à 5 % pour la construction et la rénovation de logements sociaux.

En attendant le moratoire

Mais "les conséquences de la crise économique et sociale d'une longueur sans précédent touchent de plein fouet les plus vulnérables comme en attestent l'augmentation de la pauvreté (8,6 millions de personnes pauvres en 2010), du chômage (près de cinq millions toutes catégories confondues), des emplois précaires (12,3 % des emplois salariés)", rappellent les signataires de cette lettre ouverte.
"Concernant la prévention, le gouvernement n'a pas donné suite à la demande du collectif d'un moratoire sur les expulsions locatives en 2013, alors que ces opérations menées avec le concours de la force publique ont atteint un triste record (12 759 expulsions en 2011, doublement en dix ans), jetant des milliers d'individus et familles dans des situations dramatiques"
, déplorent-ils également.

Quel sort pour les campements ?

Quant à la garantie universelle des risques locatifs, sur laquelle les pouvoirs publics travaillent actuellement, elle "doit être pensée en lien avec une réelle politique de prévention des expulsions (et ses acteurs), et avec l'encadrement, voire la baisse des loyers, sans quoi elle ne saurait être efficiente". Elle doit aussi fonctionner de pair avec une meilleure efficacité des aides au logement.
Autre sujet de préoccupation pour les associations, "les expulsions de migrants vivant en squat, ou en bidonvilles continuent, brutalement et sans solution de relogement digne et pérenne, comme cela a été le cas encore récemment dans les départements de l'Essonne, du Rhône, et de la Seine-Saint-Denis".
Ni la circulaire interministérielle du 26 août 2012, ni le travail engagé par le délégué interministériel à l'hébergement et à l'accès au logement, Alain Régnier, ni la concertation entre le gouvernement et les associations n'ont enrayé le mouvement, regrettent les signataires.
Pour ce qui est de l'hébergement, "malgré les annonces répétées relatives à la sortie d'une gestion saisonnière de la grande exclusion, des centaines de places vont fermer dans les prochains mois sans que les personnes soient orientées vers des structures d'hébergement ou du logement pérennes, au détriment des principes d'accueil inconditionnel et de continuité de la prise en charge pourtant inscrits dans la loi".

Accompagner vers le logement

"Face à l'explosion des demandes d'hébergement (+ 30 % au 115 sur un an), l'Etat répond principalement par une logique urgentiste de mise à l'abri sans accompagnement social et sans possibilité d'accès direct au logement", constate encore le collectif dans sa lettre ouverte.
L'orientation des plus précaires vers le logement est à l'avenant, dans l'urgence et "sans véritable lien avec le logement accompagné", soulignent les associations, qui se félicitent certes des 6 500 places d'intermédiation locative annoncées mais s'étonnent du faible objectif de 500 places à créer en pensions de famille, là où elles en espèrent un millier chaque année pendant trois ans.
Et sur le logement en soi, enfin, les 34 organisations attachent toujours "la plus grande importance" à la réalisation des "diagnostics à 360 degrés sur toutes les situations de mal-logement", et à la constitutionnalisation du droit au logement, avec l'élaboration dune charte des droits sociaux et économiques qui viendrait compléter les grands principes déjà posés par le Préambule de 1946 de la Constitution.

A.S.

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