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Le sort des étudiants les plus précaires en suspens

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Crédit photo Jean-Pierre Bazard
La levée de la trêve hivernale, le 10 juillet, pourrait aggraver la situation des étudiants les plus précaires. Une expulsion de leur logement les conduirait « de facto » à stopper leurs études. S’il ne s’agit que d’une minorité de la population étudiante, plusieurs associations se mobilisent.

L’association Droit au logement (Dal) et plusieurs collectifs universitaires de Lille, Nanterre, Toulouse, Lyon, Aix-en-Provence ou Paris s’unissent et se mobilisent autour des étudiants en situation de précarité. Alors que des actions de soutien sont menées sans grand succès, leurs craintes se portent désormais sur les expulsions qui pourraient avoir lieu après le 10 juillet, date de fin de la trêve hivernale, en raison des loyers impayés. « Beaucoup ont perdu le petit job leur permettant de payer études, loyer, alimentation et déplacements », explique un communiqué des collectifs étudiants et du DAL.

Ses signataires demandent l’exonération des loyers impayés pendant la période de confinement et ses suites, l’arrêt des expulsions, le renouvellement des contrats pour 2020/2021 ainsi que l’annulation de la dette locative des étudiants en difficulté. « Certains d’entre eux ont déjà reçu des menaces d’expulsion », précise Simon Leher, animateur sur les questions de logement pour l’association.

 

Des mesures inefficaces

Pour Craig Heinrich, responsable du Comité de lutte de l’université Lyon 2 Bron, les attentes sont claires. « Nous demandons l’exonération des loyers pour avril, mai et juin et la réadmission pour tous, sans condition », indique-t-il, avant de préciser qu’une autorisation de demande de réadmission vient justement d’être actée. Une centaine de jeunes sont concernés à Lyon. Selon lui, les aides prévues pour soutenir les étudiants sont dérisoires et les bourses insuffisantes. « Les aides du gouvernement pour les personnes qui ont perdu leur stage ou leur emploi ne permettaient pas de vivre durant toute la période de crise », déplore-t-il. A Nanterre, où une dizaine de dossiers sensibles sont recensés, l’obtention récente du remboursement des charges locatives et de l’électricité pour les deux mois de confinement par le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Versailles ne suffit pas non plus. « Nous demandons le relogement automatique en cas d’expulsion mais nous restons sans réponse », déclare Julien Hefedus, militant à l’Association des résidents de Nanterre (Arene). Pour sa part, Clément Cadoret, directeur général délégué par intérim du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) estime que « de nombreuses choses ont été accomplies pour accompagner pendant la période ».

 

La mobilisation des crous

Dès le début du confinement, les préavis de départ ont été suspendus et les loyers annulés pour avril et mai. « 35 à 40 % des étudiants sont restés et il n’a jamais été question de quitter le logement de manière définitive. » Le directeur général indique que, pour cette période, les aides ont été fortement déployées et le budget a été multiplié par 2,5 par rapport à 2019. Il rappelle l’importance des aides en nature telles que la distribution d’e-cartes alimentaires. Clément Cadoret se dit surpris par le mouvement, revendiqué par « quelques associations étudiantes qui ne sont pas les plus majoritaires ». Il conseille aux étudiants concernés « de se faire aider par [les] travailleurs sociaux pour l’obtention d’aides spécifiques ». Il rappelle que le gouvernement et le Cnous ont pour mission d’aider mais pas d’exempter. Il n’y aura donc pas d’exonération pour l’ensemble de la période. « Concernant les expulsions, nous fonctionnons selon le droit. Mais il est clair que le sujet n’est pas de monter des procédures d’expulsion », note-t-il, avant d’insister sur le fait que le réseau des Crous s’est énormément mobilisé sur le terrain.

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