Comment évolue le programme ?
Jean-Paul Bachelot : En 2019, 1 430 enfants étaient inscrits à l’école, sans qu’on puisse évaluer leur présence réelle. Aujourd’hui, 3 600 enfants sont scolarisés et accompagnés. Le programme a débuté en 2020 avec une vingtaine de médiateurs. Il en compte aujourd’hui plus de 40, déployés sur 15 départements. Et leur nombre doublera d’ici à 2027.
Dans le cadre du pacte des solidarités, dès la rentrée prochaine, dix postes seront créés chaque année, avec pour objectif une scolarisation durable de tous les enfants concernés, s’agissant de les accompagner vers l’école mais aussi de les aider à y rester et à réussir. C’est notre plus grand défi aujourd’hui : en raison de la précarité et d’un trop grand retard scolaire, certains décrochent. D’où la nécessité de scolariser les enfants au plus tôt, dès 3 ans.
Comment s’articule le travail avec l’Education nationale ?
Un tel programme mobilise tout un réseau dont font partie les Casnav(1) et les directions académiques. Des initiatives multiples se développent : certaines académies missionnent des référents « élèves en grande précarité », chargés de coordonner l’ensemble des actions de scolarisation en lien avec les associations et les équipes éducatives.
Les médiateurs, quant à eux, interviennent en soutien de l’action de l’Education nationale. Ils entrent dans les établissements et tissent des liens étroits avec les professeurs et les correspondants du Casnav local. Ils peuvent notamment être sollicités lors de journées de formation des enseignants.
Comment est animée la communauté de médiateurs ?
Trois fois par an, la Dihal convie les médiateurs et coordinateurs à des journées de formation sur les problématiques rencontrées : décrochage scolaire, protection de l’enfance, aller vers, etc. Des temps d’échanges de pratique y sont proposés lors desquels ils peuvent partager leurs expériences. C’est important qu’ils puissent se rencontrer entre pairs, d’autant plus pour ceux qui sont seuls à intervenir sur leur territoire. Ces mêmes médiateurs se réunissent également au sein d’un collectif interassociatif co-animé par Romeurope, Unicef et Education Action.
Notes
(1) Centres académiques pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs.
Notre reportage sur la médiation scolaire
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