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Le logement social : un facilitateur d’emploi ?

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Congrès de l'Union sociale pour l'habitat à Nantes du 3 au 5 octobre.

Crédit photo DR
Du 3 au 5 octobre 2023 se tenait, à Nantes (44), la 83e édition du congrès HLM de l’Union sociale pour l’habitat. L’occasion de constater que toit rime avec emploi. Et que la précarité qui touche les actifs est aussi entretenue par le mal-logement. Mais des initiatives locales prouvent que la tendance n'est pas irreversible. 

On les pensait épargnés par la question, épineuse, du logement, mais les actifs sont en réalité de plus en plus nombreux à être confrontés à la crise du logement. Aujourd’hui, en France, travailler ne garantit plus d’avoir un toit. « En Ile-de-France, trois quarts des demandeurs sont des actifs et, comme les autres populations, ils rencontrent les mêmes difficultés à obtenir un logement. Et ce n’est pas tout, puisque, une fois qu’ils l’ont obtenu, leur logement n’est pas forcément adapté à leur situation », pointe Chourouk Karker, adjointe à la direction des études USH lors de son intervention au 83e congrès HLM de l’Union sociale pour l’habitat (USH), le 5 octobre.

Trop petit, mal insonorisé, trop éloigné du lieu de travail, inadapté par rapport aux nouvelles pratiques professionnelles telles que le télétravail… pour les actifs bénéficiaires d’un HLM se rajoutent en effet des difficultés « qualitatives ». « Ça n’est pas forcément nouveau, mais cela s’est accéléré ces derniers mois. On se souvient des travailleurs dits "de première ligne" pendant le Covid, obligés de se déplacer sur leur lieu d’exercice, souvent situé loin de leur domicile. Désormais, la situation s’est généralisée à beaucoup d’autres salariés, mais aussi à des jeunes qui sont bloqués chez leurs parents et peinent à accéder à l’emploi. C’est un phénomène extrêmement grave », alerte Philippe Lengrand, vice-président du groupe Action Logement.

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Un phénomène qui touche aussi les entreprises et les administrations qui, dans ce contexte de pénurie des logements et de hausse des loyers, ne parviennent pas à attirer les candidats. Face à cela, que faire ? Construire de nouveaux logements sociaux ? Imaginer des solutions alternatives ? « Il faut faire feu de tout bois pour proposer des dispositifs qui favorisent l’articulation entre logement et emploi », tranche Théodora Lizop, déléguée nationale de l’UNCLLAJ (Union nationale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes).

Des solutions pour tous

Dans les territoires, les solutions ne manquent pas, entre la cohabitation intergénérationnelle, la colocation, la mise à disposition temporaire de logements vacants ou encore la transformation de bureaux en logement. Leur atout : proposer une réponse adaptée à chaque type de publics, en tirant parti des particularités locales.

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Une vision dans laquelle s’inscrit pleinement le département des Pyrénées-Atlantiques, caractérisé par son fort taux de locations saisonnières. « Tout en sensibilisant nos partenaires pour qu’ils augmentent le taux d’attribution des jeunes demandeurs de moins de 30 ans, on a imaginé un dispositif de co-hébergement entre des saisonniers et des particuliers disposant de chambres disponibles. Cela permet de répondre en partie au manque de logements de ce type. Il a fallu toutefois mener une importante campagne de communication et effectuer beaucoup de rendez-vous individuels pour rassurer. Mais cela a fini par payer puisque nous prévoyons des premières mises en relation en début d’année prochaine », renseigne Thierry Montet, directeur général de l’Office 64 de l’Habitat.

Une priorité nationale

Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est un projet d’une autre ampleur qui a émergé voilà presque une décennie, avec pour ambition de rapprocher deux territoires que tout opposait, à savoir la région parisienne, où il fallait, à l’époque, un an et quelque pour obtenir un logement social, et le Cantal dont le taux de chômage flirtait avec les 5 %. L’objectif : proposer à des personnes sans domicile fixe, mais « employables », de venir vivre dans ce département rural. « Au début, nous avons eu un taux d’échec significatif, mais grâce à une implication forte de nos réseaux, parmi lesquels beaucoup d’entreprises, cela a fonctionné. Au bout de trois ans, une trentaine de familles étaient installées, dont 95 % des bénéficiaires travaillaient. Aujourd’hui, le projet s’est étendu à 30 départements sous le nom de programme "Emile’", rembobine Pascal Lacombe, directeur général de Polygone SA.

Toujours est-il que, pour que le logement soit un outil au service du plein emploi, ces initiatives doivent être soutenues et accompagnées par le gouvernement. « Cette question doit impérativement redevenir une priorité pour l’Etat, car cela ne l’était plus depuis longtemps, considère le président du groupe Action Logement. C’est tout l’objet de la convention quinquennale 2023-2027 que nous avons signée en juin dernier avec les pouvoirs publics, et dont l’un des axes stratégiques consiste à accompagner les salariés dans leur parcours résidentiel en lien avec l’emploi. »

 

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