« Notre rôle est de relever des défis, quelles que soient les conditions », rappelle le président de l'Armée du salut, le colonel Jacques Donzé. Avec 7 700 bénévoles actifs dans 32 départements et 12 régions, l'organisation continue de jouer un rôle crucial dans la « réparation de la société ». Son directeur général Guillaume Latil évoque quant à lui sa mission essentielle : « Transformer des vies, malgré les vents contraires de l'inflation et des difficultés de recrutement. »
Des projets innovants. Tiers-lieu social et solidaire, Les Grandes Voisines (Lyon), dispositif Remorquage ayant aménagé d'anciennes remorques pour l'accueil de 62 personnes sans abri, l'Armée du salut porte des projets qui favorisent une approche renouvelée de l'accompagnement social, visant à offrir des espaces sécurisés et enrichissants pour les personnes en difficulté.
Claude Magdelonnette, directeur des programmes, souligne l'importance de l'accueil inconditionnel, rappelant les 8 600 personnes rencontrées chaque année sur les routes migratoires et les 330 000 personnes sans abri. « Le combat contre la pauvreté et le mal-logement est une préoccupation constante, affirme-t-il, mettant en lumière les dimensions de souffrance psychologique et de précarité sociale » que l'Armée du salut s'efforce de soulager.
Focus sur les jeunes en difficulté. Une attention particulière est accordée aux jeunes mineurs vivant à la rue, une population particulièrement vulnérable. Jean-Pascal Bernard-Hervé, directeur des activités jeunesse et soins, salue « la qualité de l'accompagnement ». Claire Oberthur, directrice de la maison d'enfants de Rochebonne, alerte sur la constante stigmatisation de la jeunesse : « Les comportements délictueux sont souvent une expression de souffrances profondes. »
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L'estime de soi au cœur de l'accompagnement. Un débat sur l'estime de soi a valorisé les diverses approches adoptées par les travailleurs sociaux de l'Armée du salut. Karima, qui intervient au centre d'accueil de demandeurs d'asile L'Oasis de Ris-Orangis (Essonne), évoque la valorisation des forces des personnes accompagnées, en les intégrant dans la citoyenneté : « Ils ont une force dont ils ne se rendent pas compte, une pugnacité, dit-elle, et en tant que travailleur social, nous tentons d'amortir la violence de la société. »
Agnès, conseillère en économie sociale et familiale dans une pension de famille à Reims, souligne que « chaque personne est exceptionnelle et a des compétences, nous aidons chacun à reprendre confiance en lui ». Clément, coordinateur éducatif à Lyon Cité, s'attache à « entendre et à respecter les voix de chacun pour rehausser leur estime de soi ».
Des projets culturels et d'insertion. Hélène, bénévole, partage un projet avec le musée du Quai Branly où les demandeurs d'asile deviennent médiateurs culturels, choisissant une œuvre qui les touche et partageant leurs ressentis avec les visiteurs. Richard, conseiller en insertion professionnelle, se considère comme un révélateur de talents : « Accepter les personnes telles qu'elles sont, c'est leur offrir un champ des possibles », travaillant à « déconstruire les images de soi négatives pour mieux reconstruire l'estime personnelle des personnes accompagnées ».
Invitée comme grand témoin, Cécile Riou-Batista, secrétaire générale adjointe de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’Homme), a profité de cette rencontre avec l'équipe de l'Armée du salut pour replacer la question de l'estime de soi au cœur de la notion de dignité. Une valeur qu’elle entend continuer à « défendre au travers de recommandations faites au gouvernement ».
Retrouvez le replay de la présentation ici : https://www.youtube.com/watch?v=V-RH7esG0iU