A l’heure où les budgets prévisionnels pour 2023 sont en passe d’être bouclés, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) tire la sonnette d’alarme. Dans un courrier adressé le 29 novembre à la Première ministre, Elisabeth Borne, elle s’inquiète des conséquences de la hausse des prix sur le bon fonctionnement des associations et structures de lutte contre l’exclusion. Alors que leurs ressources sont essentiellement constituées de fonds publics, les signataires rappellent l’inflation à plus de 6 %. Ce qui « bouleverse » l’ensemble de leurs charges : alimentation, loyers, salaires et énergie.
C’est sur ce dernier poste que les préoccupations sont les plus vives. Car, selon les résultats d’une enquête menée auprès des adhérents de la FAS (1), même si les gestionnaires ont négocié de nouveaux contrats auprès des fournisseurs d’énergie, la hausse des prix est parfois « exorbitante ». La FAS donne l'exemple du budget prévisionnel d'une association pour 2023 dont la facture augmentera de 220 % pour l'électricité et de 267 % pour le gaz.
Des effets éventuels sur les plus démunis
Au total, selon ce sondage, 64,6 % des structures interrogées assurent que « les surcoûts estimés pour 2023 auront un impact à court ou moyen terme sur la pérennité du fonctionnement de leur structure ». « Très concrètement, cela peut se traduire par une baisse de la qualité des prestations ou la suppression d’une prestation (par exemple, l’alimentation pour les structures qui assurent cette mission), ou encore la fermeture d’un ou plusieurs dispositifs », s’émeut la FAS.
Dans sa lettre à Elisabeth Borne, la fédération assure se refuser « à réduire l’accompagnement social réalisé dans nos centres pour absorber ces hausses de prix ou à faire peser financièrement ces dernières sur les personnes que nous accueillons ». Alors que de nombreuses inconnues demeurent au moment de finaliser les budgets, la FAS demande à la Première ministre la « confirmation que le bouclier tarifaire annoncé couvrira l’ensemble de l’année 2023 » et l’augmentation des prix de journée des centres d’hébergement d’urgence et des centres d’hébergement et de réinsertion sociale sous dotation globale de financement ou sous subvention. Car « il serait incompréhensible de faire payer le prix de la hausse des coûts de l’énergie aux plus précaires et à celles et ceux qui les accompagnent ».
>> Le courrier envoyé à Elisabeth Borne
>> Notre dossier sur l'inflation
(1) Le sondage a été effectué entre le 14 octobre et le 4 novembre auprès des gestionnaires de centres d’hébergement et de réinsertion sociale et de centres d’hébergement d’urgence.