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Grève des missions locales : "On a été écoutés… mais pas entendus"

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A Lille, l'intersyndicale a réussi à mobiliser 150 salariés des missions locales contre les réductions budgétaires.

Crédit photo DR
Malgré un petit succès de mobilisation, la manifestation du 14 mars des missions locales n’aura pas permis d’infléchir leur situation budgétaire. Le ministère du Travail a signifié son refus de revenir sur les arbitrages de la loi de finances 2025.

Ils étaient 150 à Lille, 100 à Bordeaux, une cinquantaine à Paris et Lyon. Une trentaine au Mans, à Toulouse, à Carcassonne ou encore à Nîmes. Et quelques dizaines à Châteauroux, à Poitiers, à La Réunion ou à la Martinique. Un peu partout, en métropole et en outre-mer, les salariés des missions locales ont manifesté, vendredi 14 mars, devant les préfectures, ou débrayé sur leur lieu de travail pour protester contre les baisses de budgets de leurs structures inscrits dans la loi de finances 2025.

>>> A lire aussi : Missions locales : "des dizaines de milliers de jeunes sur le carreau" (Synami-CFDT)

« Pour les missions locales, c’est une belle réussite, surtout pour un réseau comme le nôtre où la grève n’est pas inscrite dans notre ADN et surtout à l’appel d’un syndicat comme la CFDT qui n’a pas l’habitude d’appeler les salariés à descendre dans la rue », se félicite Carole Picard, secrétaire générale du Synami-CFDT, à l’origine du mouvement.

Seule déception : l’appel à la manifestation en Provence-Alpes-Côte d’Azur a été peu suivi. Il faut dire que du côté phocéen, les salariés – soutenus localement par la CGT, absente de la manifestation nationale – sont déjà occupés à ferrailler contre les coupes dans leur propre budget régional. Ils conservent leurs forces et leurs banderoles pour une nouvelle mobilisation autonome le 21 avril prochain. 

>>> Sur le même sujet : Missions locales : des centaines de jeunes risquent d’être livrés à eux-mêmes en Paca
 

Non-renouvellements, non-remplacements

Principale revendication des manifestants : la révision à la hausse du financement socle des missions locales, amputé cette année de 6 % – soit 35 millions d’euros – dans le cadre du programme d’économies générales du gouvernement. Une baisse qui, si elle paraît relativement modeste par rapport à une dotation nationale de 600 millions, vient tout de même s’ajouter aux coups de rabots prévus par les collectivités territoriales (notamment régions et départements) qui risquent d’entraîner la destruction de 15 à 20 % du total des emplois dans les missions locales.

Il ne s'agit pas à proprement parler d'un plan de licenciement général, sinon « de non-renouvellements de CDD, de non-remplacements de départs en retraite ou de ruptures conventionnelles », énumère Carole Picard. De quoi en tous cas largement oblitérer la capacité d’accompagnement des jeunes par les missions locales, déjà largement réduite par les baisses de 47 % des financements pour les parcours contractualisés d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) et de 85 000 contrats d’engagements jeunes (CEJ), les deux principaux dispositifs d’insertion en leurs mains.

>>> A lire : Missions locales : alerte sur la baisse annoncée des financements

La mobilisation parisienne, face au siège du ministère du Travail, des Solidarités et de la Santé, s’est achevée par une rencontre entre la délégation syndicale – épaulée par Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT chargé de la politique de l’emploi et de la sécurisation des parcours – et le cabinet d’Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre déléguée au travail. Sans espoir de voir l’exécutif revenir sur sa décision, cependant. « Ils nous ont expliqué qu’ils ne reviendraient pas sur les arbitrages de la loi de finances. On a été écoutés… mais pas entendus », soupire la secrétaire générale du Synami-CFDT. Chez les conseillers de la ministre, à l’inverse, on se félicite « d’un échange constructif ». « Les crédits des missions locales se traduisent peut-être par une baisse de 6 % entre 2024 et 2025, mais ils se maintiennent toutefois à un niveau supérieur de trois quarts à celui de 2019 », confie l’un deux, joint par ASH. Pas sûr que cela console les salariés…

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