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Exclusion : quand les associations pallient les manquements de l'Etat

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MSF Exclusion pauvreté exil hébergement d'urgence Utopia 56

A Calais, depuis début décembre, quelque 200 personnes sont été mises à l'abri par Médecins sans frontières (MSF).

Crédit photo Adobe Stock
Face aux défaillances étatiques en matière d’hébergement, plusieurs organisations et collectifs mobilisent leurs fonds propres pour permettre à des personnes étrangères sans domicile de se mettre à l’abri.

Les situations se suivent et se ressemblent. Face au manque criant de places d’hébergement d’urgence, certaines organisations ont pris le parti d'agir en lieu et place de l’Etat. A commencer par Médecins sans frontières (MSF). L’association indique avoir mis à l’abri plus de 200 personnes exilées à Calais depuis début décembre.

« Parmi elles figurent une soixantaine de familles, plus de 80 enfants, des femmes enceintes, et plus de 70 mineurs non accompagnés. Autant de personnes extrêmement vulnérables qui auraient dormi à la rue si elles n’avaient pas été prises en charge par MSF, alors que l’hiver bat son plein et que les conditions météorologiques sont très rudes dans le Calaisis », note MSF dans un communiqué publié le 28 janvier.

Précarité extrême

Le fait d’avoir déjà bénéficié d’une nuitée d’hébergement constitue le principal motif de refus de mise à l’abri. Les centres d’accueil et d’examen des situations sont, pour leur part, souvent saturés et très difficiles d’accès pour les personnes à la rue. Conséquences : les personnes étrangères sont contraintes de dormir dehors où elles évoluent dans une précarité extrême à laquelle s’ajoutent régulièrement des expulsions de lieux de vie informels et un accès très limité à l’eau, à l’hygiène et aux soins.

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« Cette politique du non-accueil, qui laisse sciemment les personnes dormir à la rue, ne dissuade personne de venir sur le littoral pour tenter de traverser la Manche », assure Feyrouz Lajili, coordinatrice de projet MSF à Calais. « Ces choix sont tout simplement inhumains et indignes. Les autorités françaises doivent prendre leurs responsabilités et fournir des solutions d'hébergement d'urgence adaptées et accessibles aux personnes exilées. »

300 mineurs sans solution

Loin d’être inédit, ce type de situation s’observe aussi dans la capitale. C’est le cas par exemple de la salle culturelle parisienne la Gaité Lyrique, contrainte de mettre à l’abri quelque 300 jeunes étrangers isolés en décembre et janvier. Toujours occupé il y a dix jours, l’établissement a déjà reporté sa programmation de février au sein d’autres lieux. Face aux revendications et malgré un contexte saisonnier de froid manifeste, l’Etat et la municipalité ne s’accordent pas pour répondre à leurs obligations de mise à l’abri.

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« Nous dénonçons vivement l’inaction et l’incapacité de dialogue entre les services de l’Etat et ceux de la ville de Paris. Cette inaction met clairement en danger les personnes hébergées et les équipes qui affrontent seules la situation, sans aucun calendrier de résolution », déclarait la Gaîté Lyrique dans un communiqué publié à la mi-décembre.

Inscription des manquements dans la durée

A l’initiative du mouvement, le Collectif des jeunes du parc de Belleville n’en est pas à son coup d’essai pour trouver des solutions d’accompagnement des populations les plus vulnérables. D’avril à juillet dernier, les actions d’occupation menées à la Maison des Métallos, autre lieu culturel parisien, s’étaient soldées par l’hébergement de 230 mineurs isolés par la ville de Paris.

Dans le Nord, l’hiver dernier, Médecins sans frontières s’engageait déjà sur un dispositif similaire en coordination avec des associations partenaires telles qu’Utopia 56, Refugee Women's Centre ou le Secours catholique. Entre le 22 janvier 2024 et le 31 mars 2024, 333 personnes avaient ainsi pu bénéficier d’une nuit de répit au chaud et à l’abri. 

>> Retrouvez l’intégralité du communiqué de MSF

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