"En plein hiver, alors que les capacités d'hébergement ont été renforcées sur les territoires, la moitié des demandes d'hébergement ne donnent toujours pas lieu à un hébergement", s'inquiète la FNARS dans son baromètre hivernal du 115, rendu public lundi 18 mars, alors que la fin de la saison arrive à grands pas et que les projets territoriaux de sortie de l'hiver ne sont pas finalisés dans tous les départements.
"La principale raison de ces réponses négatives reste l'absence de places disponibles suffisantes pour proposer un hébergement aux personnes à la rue qui appellent le 115", poursuit la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), dans la quatrième vague de cette enquête, menée cet hiver dans 37 départements.
S'installer à l'hôtel
"Le dispositif propose globalement autant de solutions d'hébergement que l'année dernière", constate en effet la FNARS, qui juge ce renforcement des capacités de mises à l'abri "insuffisant au regard de la forte dégradation de l'urgence sociale". De fait, "les demandes ont progressé de 28 % entre février 2012 et février 2013, sous l'effet principal de l'explosion des demandes de familles (+ 72 %)", soit 10 000 demandes supplémentaires sur l'échantillon examiné.
"Les 115 des 37 départements n'ont pas de solutions à proposer aux appelants une fois épuisé le quota de places disponibles", obligeant les services à augmenter de 21 % le recours aux nuitées hôtelières pour faire face aux requêtes des familles, bien que cette solution soit "pourtant inadaptée et onéreuse".
Dans leur grande majorité, ces familles avec enfants sont originaires de pays hors de l'Union européenne, décrit encore la FNARS, en ajoutant que, en un an, les non-attributions ont été multipliées par 2,5 pour les familles, faute de places suffisantes pour les accueillir.
Une situation toujours contrastée
"La situation des personnes seules se dégrade également", souligne aussi l'organisation, la moitié d'entre elles seulement se voyant proposer une place, et ce "alors que le dispositif d'hébergement est davantage conçu pour accueillir ce public".
Autre motif de préoccupation, si la majorité des demandes sont faites par des personnes âgées de 25 à 44 ans, cette quatrième vague du baromètre du 115 met en évidence une forte progression des demandes émanant de personnes âgées de plus de 65 ans (+ 66 %), "même si cette catégorie d'appelants reste très largement minoritaire".
Au-delà de cette tendance générale, les résultats restent contrastés d'un département à l'autre, nuance enfin la FNARS, qui fait état de certains "territoires en état d'urgence", avec 11 départements qui enregistrent des taux de non-attributions de places d'hébergements supérieurs à 50 % des demandes (dus au manque de places disponibles dans l'Hérault, la Marne, les Hautes-Pyrénées, la Loire-Atlantique, la Loire et le Rhône).
Baromètre 115, hiver 2012-2013, février 2013, en ligne sur le site de la FNARS.
A.S.