De nouvelles gratifications pour les cadres et de nouvelles perspectives d’évolution de carrière pour les conseillers. C’est l’objet de deux avenants à la convention collective des missions locales et des permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO), signés le 19 décembre 2024, dont l’agrément et l’extension sont soumis à l’examen du ministère du Travail depuis le 8 janvier dernier.
Les deux textes ont reçu les paraphes respectifs de l’Union nationale des missions locales (UNML) pour la partie patronale et du Synami-CFDT pour les représentants des salariés qui, fort de ses 56 % de représentativité dans la branche, est en mesure d'accepter des accords seul. A savoir sans le soutien du FNPOS-CGT qui, pour sa part, a choisi de ne pas signer, dénonçant un accord qui ne profite qu’à l’encadrement.
Problématique de gouvernance
Alors que le secteur de l’insertion rencontre des difficultés d’attractivité, notamment sur les hauts profils, les deux avenants – respectivement notés 83 et 84 selon la nomenclature de la branche – visent à valoriser les missions d’encadrement et le développement de l’expertise des conseillers. « Il s’agit de répondre à une problématique que rencontre la gouvernance des structures qui ne disposait pas de suffisamment d’outils pour récompenser les cadres choisissant de prendre des fonctions de managers d’équipes ou de responsables de secteur et les conseillers développant des spécialités partenariales avec d’autres acteurs que les entreprises », détaille Jean-Raymond Lépinay, vice-président de l’UNML et ancien président de la commission paritaire de négociation de la branche.
Une nouvelle prime d'encadrement
Concrètement, l’avenant 83 instaure, à compter du 1er janvier 2025, une nouvelle indemnité d’encadrement pour les salariés des missions locales ou des PAIO en situation de gestion d’équipe, selon un barème appuyé sur la valeur du point d’indice (5,01 €) de la grille des rémunérations de la branche. « Le management d’une équipe de 1 à 4 personnes vaut 20 points. Celle d’une équipe de 5 à 14 salariés, 25 points, et au-dessus de 15 salariés, la prime est portée à 30 points », résume Carole Picard, secrétaire générale du Synami-CFDT.
Soit, pour un manager valorisé à hauteur de 30 points, un bonus pouvant monter jusqu’à 1 803,60 € par an. Cependant, cette mesure n’est pas cumulable avec d’autres primes non proratisables de nature semblable, comme l’indemnité de responsabilité que la branche avait instaurée dans le cadre de son avenant 65.
Expertise partenariale
L'avenant 84, signé le 19 décembre 2024, met en place, pour sa part, une nouvelle compétence au sein de la grille des classifications de la branche. Intégrée à la liste préexistante à la place 4.8, elle valorise « l’expertise dans une thématique de l’approche globale de l’accompagnement des jeunes ».
En clair : elle récompense les conseillers de missions locales qui choisissent de développer une expérience partenariale avec des structures situées hors du champ de l’emploi stricto sensu. « Sur l’emploi, nos conseillers sont tous experts, mais nous avons aussi besoin de nouer des partenariats avec d’autres acteurs du champ de l’insertion comme ceux de la santé, du logement ou du sport », explique Jean-Raymond Lépinay. Située au 13e échelon des cotations de la branche, sa pertinence ne fait pas l’unanimité chez les représentants des salariés. La CGT y voit ainsi « une compétence illusoire qui dépendra du bon vouloir des directions ». A suivre, donc.
>>> Consulter l'avenant 83 <<<
>>> Consulter l'avenant 84 <<<