Alors que les partenaires sociaux viennent de boucler un projet d’accord sur une nouvelle convention d’assurance chômage, l’Unedic publie, le 26 novembre, la quatrième édition de son enquête-miroir sur la perception du chômage et de l’emploi par les Français, réalisée en partenariat avec l’Institut Elabe. Menée au mois de septembre auprès de 4 500 répondants (chômeurs ou en poste), cette étude révèle que 6 Français sur 10 se disent attachés à leur système d’assurance chômage.
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Une proportion en progression de 3 points sur 12 mois, principalement observée parmi les actifs en emploi (59 %, + 6 points). Et alors que la nouvelle convention conserve la trajectoire de celle de 2019, réduisant la durée d’indemnisation, 73 % des actifs considèrent que l'existence des allocations chômage réduit l’inquiétude de perdre son emploi. Et ce dans un contexte où la situation est perçue comme « ne s’améliorant pas » depuis 2022.
- Trois Français sur quatre se disent sécurisés par l’existence d’indemnités chômage face au risque de perte d’emploi,
- 91 % jugent même que ces allocations constituent une aide en vue d’une transition professionnelle, qu’il s’agisse d’une reconversion, d’un changement d’employeur ou d’un projet de création d’entreprise,
- par ailleurs, 90 % des répondants considèrent ces allocations comme un droit, car issue d’une cotisation,
- 88 % les voient comme un « bouclier » permettant aux personnes privées d’emploi de vivre dignement,
- 76 % comme un outil de lutte contre la pauvreté.
Idées reçues
Pourtant, en dépit de ce jugement positif, certains clichés persistent : 39 % des sondés considèrent les allocations chômage comme un frein à l’emploi, 38 % que la durée d’indemnisation est trop longue, 35 % que la plupart des chômeurs fraudent pour toucher les allocations et, au final, 32 % vont jusqu’à penser que les chômeurs sont des assistés.
Sauf… que beaucoup de ces idées reçues se fondent surtout sur les préjugés. Ainsi, 87 % des répondants à l’enquête surestiment le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France travail. Dans les faits, au deuxième trimestre 2024, 60 % d’entre eux n’étaient tout simplement pas inscrit auprès du service public de l’emploi. De même, 37 % surestiment le montant des allocations versées qui, toujours au deuxième trimestre de l’année dernière, s'établissait en moyenne à 1 035 €. Enfin, ils sont près de 50 % à sous-estimer le nombre d’inscrits à France travail qui disposent malgré tout d’une activité professionnelle. Mi-2024, c’était le cas de près d’un inscrit sur deux.
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